Le sexe des gâteaux, Maguelonne Toussaint Samat

Les gâteaux ont-ils un sexe ? La réponse est oui, et il est féminin d’après Maguelonne Toussaint Samat. Dans son délicieux petit livre  « Le sexe des gâteaux » aux éditions de l’Epure, elle nous rappelle que ce sont souvent les femmes qui sont à l’origine de nombreux gâteaux que l’on consomme encore aujourd’hui ! La première évocation d’une pâtisserie se trouve dans la bible, chez le  patriarche Abraham. Et c’était sa femme Sarah qui l’avait préparé. Cette pâtisserie appelée « ouga » (gâteau) ou « matzot » (pain primitif cuites sous la cendre ou grillé sur pierre » existe encore de nos jours sous l’appellation de « fitire agwa ». Dans sa version contemporaine, il s’agit d’une gourmandise à base d’une pâte levée au beurre, parfumée de graines de fenouil, garnie d’une purée de dattes. La recette très simple se trouve dans le livre. L’auteur nous rappelle juste qu’il s’agit du gâteau de Sarah, et non de son mari cité dans les textes ! Ainsi, avec un condensé d’érudition acquise par l’auteur, de la Palestine au temps d'Abraham à la Grèce Antique, de l'Italie de César à la France du XVIIIe siècle, elle rend hommage aux femmes qui sont à l’origine de nombreux gâteaux, et qui ont construit les fondations de la pâtisserie contemporaine. Il y a par exemple la reine Catherine de Médicis, qui par ses pâtissiers vénitiens, introduit à la cour de France la crème frangipane, la crème fouettée, les pâtes levées comme la brioche, les bonnes sœurs du carmel de la rue de la Hache à Nancy qui créaient leur fameux macarons à base d’amande car « les amandes sont bonnes pour ces filles qui ne mangent pas de viande », ou les délicieux gâteaux de ces « braves dames anglaises » comme les short bread aux épices, les cakes, les buns, les muffins, les cookies… pour accompagner l’institution du thé de l’après-midi. J’aime ce point de vue très féministe de Maguelonne Toussaint Samat qui rend à César ce qui appartient à César. C’est au XIXème siècle, avec le triomphe de la gastronomie française et de sa pâtisserie,  que la femme est bannie de cet univers sucré, et est devenu « machiste » comme dit l’auteur ! Un livre à savourer de suite. Pour le commander, cliquez ici.