dimanche 1 octobre 2017

Galette de lune : je ne souhaite en recevoir ni offrir !我不送不收月饼!



La fête de la mi- automne (zhong qiu jie中秋节) célèbre la fin des travaux des champs dans le calendrier agricole chinois. Elle tombe cette année le 4 octobre 2017. Il est de coutume que les familles, les amis et les collègues s’offrent mutuellement des yue bing月饼, la galette de lune, la pâtisserie rituelle de cette fête. Le soir venu, les familles se retrouvent ensemble pour admirer la lune, déguster la galette de lune avec un thé et penser aux êtres chers qui sont au loin. Ainsi, cette fête symbolise aussi la réunion familiale. La galette de lune traditionnelle chinoise est composée d’une pâte croustillante, avec une farce de crème de légumineuse à base de haricot rouge, de soja, de graines de lotus enrichie ou non de noix, de graines ou de jaune d’œuf salé. 
Ces galettes de lune, logés dans de très jolies boîtes en carton ou en fer décorées sont en vente actuellement dans toutes épiceries chinoises de Paris. 
Si en recevoir et en offrir est un privilège et un plaisir jusqu’à présent, les préoccupations écologiques risques de mettre fin à cette tradition. 
Ce phénomène s’observe surtout à Hong Kong où depuis quelques mois, apparaissent sur les réseaux sociaux le slogan « Je ne souhaite recevoir ni offrir des galettes de lune 我不送不收月饼».  Les problèmes de déchets liés à la célébration de cette fête sont alarmants d’après l’étude de Green Power. L’étude révèle qu’au-delà du rituel social d’en offrir, la majorité des galettes de lune ne sont jamais consommées et jetés. Il est estimé à plus de 1,8 millions de galettes jetées. Avec les dernières innovations en marketing pour la vente de ces gâteaux, le deuxième reproche est le suremballage. Chaque galette est conditionnée dans des étuis en plastiques, logé ensuite dans des boîtes métalliques ou en cartons sophistiquées, avec des couverts jetables. 
Ainsi, la production, l’emballage, le transport, l’élimination des déchets de ces galettes de lune génèrent beaucoup d’émissions de dioxyde de carbone, avec des matériaux parfois non recyclable. Ce slogan de « Je ne souhaite recevoir ni offrir des galettes de lune» a au moins le mérite de limiter les dégâts. Certains points de vue sont même très durs envers cette pauvre galette de lune, la taxant d’être lourde et indigeste, grasse et mauvaise pour la santé, en plus de polluer la planète ! Pour moi, cette délicieuse galette de lune n’y est pour rien. Ce sont les comportements sociaux qui lui ont fait perdre son âme, ainsi que les pratiques excessives du marketing et du packaging. Les amoureux de cette tradition continuent à avoir une consommation raisonnée de ces galettes de lune. Ils s’approvisionnent auprès des pâtisseries de quartier où ils peuvent acheter à la pièce, emballée dans un papier recyclable ou contenue dans des boîtes réutilisables. En cas de trop reçu, ils savent les partager auprès des voisins, des visiteurs des temples, ou des associations caritatives. Et ceci est le sens même de la fête, le souci du partage et le soin à l’autre. Si vous ne connaissez pas cette galette de lune, je vous invite à en déguster. C’est la saveur millénaire de la Chine que vous aurez au bout de la langue ! La belle boîte décorée ? Vous la recycler en boîte à couture, à gâteau ou pour conserver vos lettres d’amour !

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