Face à la poussée de la demande alimentaire mondiale et à l’émergence des agro-carburants, les betteraviers français ont commandé une étude pour clarifier leurs perspectives. Intitulé « Les marchés mondiaux des produits agricoles à l’horizon 2020 ». Sa principale conclusion est que l’Europe profitera peu de la nouvelle donne agricole mondiale.
Menée par l’Institut International de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) basé à Washington, et à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), l’étude souligne que l’augmentation de la demande de produits agricoles sera principalement liée à la croissance des régions émergeantes et très peuplée (Chine, Inde…), et dans une moindre mesure, au développement des biocarburants.
La progression de la demande alimentaire viendra d’une combinaison de la croissance démographique et de l’augmentation des niveaux de vie. Cela aura pour conséquence une hausse de la consommation de produits transformés et de viande, et donc d’une augmentation des besoins en céréales.
Les différences régions du monde verront ainsi leur production agricole stimulée dans les quinze prochaines années. Moins bien placée dans la compétition pour la plupart de ses productions, l’agriculture européenne profitera certes du contexte, mais moins que ses concurrentes brésiliennes, australiennes ou américaines. Pour la viande et le bétail, la croissance annuelle moyenne des exportations européennes de 2007 à 1015 serait inférieure à 0.5%, contre près de 3% pour le Brésil et plus de 2% pour les Etats-Unis. Pour les céréales, elle serait de 0.7% en Europe, contre plus de 2% pour l’Australie et la Nouvelle Zélande.
De plus, si les négociations à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) se concluent par une libéralisation des échanges agricoles, les gains de l’agriculture européenne serait encore moindres, certains volumes de production diminuant même. C’est le cas pour le sucre, la canne et la betterave dont la production, après avoir connu une progression sur le période 2007-2015 diminuerait.
Tous les prix agricoles mondiaux devraient continuer à augmenter, de 1 à 4% par an. Cumulées sur dix ans, les hausses pourraient atteindre 50% pour certains produits. Les conséquences de ces hausses seront très différentes selon les pays et les zones géographiques.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire