dimanche 27 janvier 2008

En Grande Bretagne, des cours de cuisine à l’école comme recettes anti-gros dès 2011 !


Pour la Grande Bretagne, pays européen où l’on compte le plus haut taux d’obésité (13,4% des moins de 11 ans) tout est bon à prendre même à rendre obligatoires les cours de cuisine pour tous les jeunes de 11 à 14 ans. Dès 2011 et à raison d’une heure par semaine, les collégiens devront littéralement mettre la main à la pâte, pour étudier les ingrédients et les recettes de base. Et surtout apprendre quelques principes diététiques.


Et pourtant, on pourrait penser qu’au pays de la gelée et du pudding, on en connait un rayon en alimentation! D’ailleurs presque tous les soirs, une grande chaîne propose une émission en rapport avec la (mal)bouffe en espérant que cela changera un peu les habitudes alimentaires. Il y a moins d’un an, l’opinion publique avait été terrifiée en découvrant
Wallsend, ce gamin de 8 ans qui pesait 89 kilos… C’est à dire 3 à 4 fois ce qu’il devrait peser normalement! Ce pauvre gamin est devenu bien malgré lui l’emblème ventripotent de l’obésité infantile britannique.
Y a-t-il urgence? Certains le pensent. Prue Leith, présidente de la School Food Trust, insistait récemment dans un journal suisse pour que les cours soient très concrets. «J’ai vu des enfants de 11 ans utiliser un couteau et une fourchette pour la première fois. Il y a un vrai déficit de connaissance de la nourriture dans ce pays.».
Ce projet est une continuité logique du plan d’actions lancée par Jamie Olivier il y a 3 ans.

Rappelez vous, Jamie Oliver, le cuisinier Rock ‘n rock, chef adulé par les jeunes, avait fait sa rentrée des classes.... côté fourneaux en 2005. Son programme ? La diététique contre la malbouffe. Son dernier exploit de l’époque ? Débloquer un budget colossal pour améliorer les menus dans les cantines anglaises et y bannir la « junk food ». Rien que ça. Le pari était osé, mais rien n’était impossible pour mister 100 000 volts.
Il y avait urgence : d’après les derniers chiffres, la Grande-Bretagne n’était pas loin de devenir la nation la plus grasse d’Europe. Les taux d’obésité y sont particulièrement alarmants chez les enfants : les chiffres ont doublé en dix ans, franchissant la barre des 8,5 % pour les enfants de six à quatorze ans et celle des 15% pour les ados de plus de quinze ans. Le jeune chef s’est donc mis en tête de débloquer un maximum de fonds afin de troquer frites et hamburgers contre légumes, fruits et viandes de qualité. Utopique ? Pas pour Jamie. Pour y parvenir, il utilise la meilleure des armes : les caméras. Il frappe à la porte de Channel 4 et leur propose un documentaire. Flairant le bon coup, la chaîne signe illico et lui donne carte blanche. Notre cuistot va sillonner le pays un an durant. Pas une cantine ne lui échappera. Sur place, c’est une immersion totale. Jamie enfile tablier, gants, toque, et investit les cuisines, suit l’élaboration des repas, sert les élèves et va même jusqu’à goûter le tout, attablé avec les enfants. Verdict : infâme...
Diffusé en prime time, « Jamie’s School Dinners » est sans appel. On y voit des élèves avaler goulûment frites et hamburgers. Les menus proposés ne contiennent quasiment pas de légumes et apportent une faible valeur nutritionnelle. La raison de ce désastre? Le manque de moyens donnés aux écoles pour préparer des repas équilibrés. Faute d’équipements, de nombreux établissements sont obligés de sous-traiter l’approvisionnement en déjeuners à des entreprises spécialisées. La plupart des repas servis sont simplement passés au four à microondes. Les parents d’élèves tombent des nues. Jamie enfonce le clou. Quelques jours après la diffusion de son documentaire choc, il remet, en mains propres, au Premier ministre, Tony Blair, une pétition contenant 270000 signatures. Sa requête? Davantage de moyens pour les déjeuners des écoliers.
Ni une ni deux, le gouvernement réagit. Quelques jours seulement après la diffusion de « Jamie’s School Dinners », la ministre de l’Éducation, Ruth Kelly, annonce un investissement de 280 millions de livres soit 411 millions d’euros. Un pas de géant. Concrètement, les cantines scolaires pourront consacrer 50 pence (70 centimes d’euro), au lieu de 37, par repas pour les enfants de primaire. Grâce à l’aide des pouvoirs publics, de nombreux établissements devraient investir dans des équipements modernes. Une victoire à l’époque.

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