mercredi 2 décembre 2009

Aux tables du pouvoir


Quels points communs entre Alexandre le Grand, Charles le Téméraire, Louis XIV ou Jacques Chirac ? Le pouvoir bien sûr, mais aussi et peut-être surtout l’appétit et… l’usage de la table comme d’une arme politique redoutable liée à trois facteurs :
- l’instrumentalisation du repas comme démonstration de puissance ou de domination sur ceux que l’on invite
- le souci de cohésion de la communauté car la table resserre les liens entre les convives
- la volonté de hiérarchiser ou de discriminer, selon la place occupée par l’invité.
Car c’est autour de repas, banquets grandioses ou soupers fins, que depuis des millénaires s’affrontent, discutent, séduisent et se livrent à toute espèce de conquêtes les princes qui nous gouvernent. Une nation vaincue par les armes peut sauver son destin à coup de bons mets et de bons mots, comme la France, grâce à Talleyrand, au Congrès de Vienne… Des régimes incompatibles, tels la République laïque et l’Empire des tsars, peuvent trouver matière à alliance dans le caviar et le champagne partagés…
Jean-Marc Albert, historien de la table et parfait connaisseur des mœurs culinaires des puissants d’hier et d’aujourd’hui, nous offre la chance unique d’être invité, en commensal privilégié et ébloui, aux Banquets de l’agora grecque, aux festins médiévaux, à la table « absolue » du Grand Siècle, aux banquets révolutionnaires et républicains, mais aussi aux tables tristes du totalitarisme et à quelques dîners bien empesés, à l’Élysée.
Sur nos présidents de la Vème République, l’auteur cite Jacques Chirac comme le plus gourmand et François Mitterand le plus gourmet et exigeant. Le plus frugal était le général de Gaulle.
Editions Armand Colin, Jean Marc Albert

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