« L’asperge » : On connaît la charmante histoire de ce tableau d’Edouard Manet. Il vend à Charles Ephrussi Une botte d'asperges pour huit cents francs. Mais Ephrussi lui envoie la somme de mille francs, et Manet, qui n'est pas en reste d'élégance et d'esprit, peint cette asperge et la lui adresse avec ce petit mot : "Il en manquait une à votre botte". Ce tableau, minuscule est situé vers la fin de l’exposition « Manet, inventeur du Moderne » que le Musée d’Orsay consacre au peintre jusqu’au 3 juillet 2011. Malgré la modestie de son format, il est un résumé de sa peinture. L’art du cadrage. Il représente le légume posé seul sur le bord d'une table. Le bout de sa tige est dans le vide alors que sa pointe se redresse, décrivant une courbe gracieuse. Certains ont vu dans la position et dans la nature même de l'asperge une métaphore sexuelle. D'autres lui ont trouvé une allure maladive. A tous, Manet pourrait répondre ce qu'il répondait aux contempteurs de son Olympia, peinte en 1863 (et dont la pose ressemble étrangement à celle de L'Asperge) : « Je rends aussi simplement que possible les choses que je vois. »La visite dévoile de nombreux portraits : celui audacieux d'Olympia, ceux émouvants de Berthe Morisot, Irma Brunner, ou de femmes élégantes peintes vers 1881-1882 au rythme des saisons. Des mises en scène sont aussi présentées comme le célèbre Déjeuner sur l'herbe, ou encore Les Gitanos qu'il va découper en trois tableaux, rendant sa peinture plus intense. J’aime Manet pour ses peintures autour de l’alimentation, des natures mortes gourmandes. J’ai une affectation particulière pour 2 autres de ses tableaux visibles aussi au musée: le citron, bar aux folies bergères.
Pour plus d’informations sur l’exposition jusqu’au 3 juillet 2011 au Musée D’Orsay
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