vendredi 1 mars 2013

Séminaire international de l’agence Bio, SIAParis



Pour la 8ème année consécutive, l’agence Bio a organisé son séminaire international au cœur du Salon de l’Agriculture de Paris hier 28 février 2013. Le thème est « La Bio en Europe et dans le monde ». J’ai enfin rencontré le ministre de l’agriculture, de l’agro-alimentaire et de la forêt Stéphane Le Foll qui annonce une loi en préparation pour l’automne autour de la restauration collective à caractère sociale. Son objectif est de faciliter dans les appels d’offres le référencement des produits en circuit court, des produits bios au plus près des sites de consommation, avec l’objectif de fixer à 40% la part des produits bios ! Comme le président de l’agence Bio François Thierry, il rappelle que l’agriculture française est en phase de transition, que le passage à l’agro-écologie devient nécessaire, qu’elle doit s’adapter aux évolutions des modèles alimentaires. Dans la présentation d’Elisabeth Mercier, présidente de l’agence Bio, on comprend que malgré ou à cause de la crise, le secteur du bio a le vent en poupe, avec l’émergence de la Chine et de l’Afrique. En 10 ans, le nombre d’hectares en bio cultivé dans le monde a presque quadruplé (10,6 millions d’hectares en 1999, 37,5 en 2011). 
L’intervention de Nadia El Hage Scialabba, qui représente la FAO a été très intéressante. L’objectif de la FAO est d’aider l’émergence d’une agriculture qui permet de rendre autonome les populations dans certains régions éloignées des marchés, en se basant sur les techniques de cultures traditionnelles. L’option bio reste un moyen et non une finalité. L’agence a développé le concept de « produits bio sans certification » pour les produits locaux destinés à un marché local. Comparé aux normes de l’Union Européenne présentées par Joao Onofre, ces produits ne passeront jamais les frontières européennes. Dans les échanges, on note aussi les politiques contradictoires de certains états entre d’un côté une culture de masse d’OGM, et de l’autre côté l’existence d’une culture bio. Comment concilier ces deux méthodes de cultures aux antipodes l’une de l’autre. Les deux représentants de la FAO et de l’UE reconnaissent que les politiques sont toujours en contradiction, et qu’il s’agit d’un choix souverain de chaque état. Sur le modèle agricole bio, pour la FAO, se posent pour l’avenir les réflexions avec les pistes de solutions suivantes :
S’adapter au changement climatique et à la crise pétrolière ? Soutenir la recherche agro-écologique, avec un soutien de politique équitable.
Créer des emplois verts ? Promouvoir la profession bio par l’introduction de l’approche éco-systémique dans les écoles, les universités et par la vulgarisation.
Mettre à niveau des prix des produits bio ? Compter aussi les impacts environnementaux, sociaux dans le coût total des aliments conventionnels.
La performance de 30% ? Le passage de la production en bio réduit la productivité de 30%, mais avec un rendement nutritionnel par hectare plus riche.
L’après-midi a été consacré aux expériences européennes en Autriche, Allemagne, Pays Bas.
Le moment le plus émouvant du séminaire, c’est la présentation des pionniers du bio français qui comme le salon de l’agriculture fête aussi ses 50 ans. Leurs témoignages montrent que l’agriculture bio française avait un chemin semé d’embûches, jusqu’à la reconnaissance avec le label AB obtenu en 1980 !
Comme chaque année, un déjeuner bio est offert aux participants. Cette année, pas de salades ou de crudités, mais des petits sandwichs et bouchées de Patibio avec d’autres produits offerts par les sponsors :
Vins par l’AIVB et les vignerons participants au millésime Bio 2012
Jus et pétillantes de pomme par l’association des Amis de Juliet
Charcuterie par ercabio
Biscuits par Euronatet Simplibio
Chocolats Nature & Cacao
Fruits par Brochemin, Bioalizé au marché de Rungis.
Le compte rendu du séminaire se trouve sur le site web de l’agence bio en cliquant ici.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire