dimanche 6 septembre 2015

L’inca et le conquistador : l’évocation de l’importance des rituels des boissons dans les actes sociaux des Incas au musée quai Branly, Paris



Plus que quelques jours pour visiter cette magnifique exposition « L’inca et le conquistador » au musée du quai Branly à Paris.   
 et le conquistador Francisco Pizarro. Avec le point d’orgue de cette date fatidique le 16 novembre 1532 où les Espagnols commirent un acte inimaginable, celui de capturer le « Fils du Soleil » et le tuer. La raison ? L’exposition montre les deux versions de l’histoire. Pour les Espagnols, le fait qu’Atahualpa avait jeté la bible par terre. Pour les Incas, le refus des Espagnoles de pratiquer un toast, rituel de paix offert par Atahualpa qui avait provoqué sa colère. Tout au long de l’exposition, l’importance des rituels des boissons est évoquée.
Elle commence par la présentation de jarres urpu pour transporter la bière de maïs que le souverain offrait à ses sujets lors de rassemblement périodiques et des rituels. Ces jarres possèdent une base conique qui permet de les stabiliser au sol dans une cavité creusée à cet effet. 
Il y aussi d’autres jarre à fond plat comme ce magnifique jarre cumana aux motifs naturalistes et géométrique qui rappelle les grains de maïs. 
La bière de maïs est conservée aussi dans des bouteilles, comme cette bouteille avec des motifs de chauve-souris. 
Les gobelets cérémoniales pour ces rituels de boissons sont appelés quero et aquillas. Ils sont toujours utilisés par paire. L’un des gobelets est toujours plus grand, pour signifier la prééminence de l’Inca. Dans les Andes, trinquer et boire ensemble constitue un acte social, religieux et politique fondamental. 
Les Espagnols, qui se virent proposer plusieurs fois à boire dans ces gobelets ne mesurèrent pas l’importance et la portée de de rituel. Pourtant, Pizarro n’était pas ignorant de ces rituels. En dehors des cadeaux reçus de la part d’Atahualpa, Pizarro lui aurait envoyé « une belle chemise et deux coupes en verre ». Il s’agit précisément des objets types envoyés par les Incas aux populations qu’ils comptaient soumettre : une paire de queros et une tunique finement tissée. Si ces dons étaient acceptés, les communautés étaient pacifiquement intégrées à l’Empire. Grâce à ses interprètes, Pizarro en savait donc plus qu’on ne pourrait le croire au sujet des échanges symboliques andins. 
En dehors des gobelets, la bière de maïs se consomme aussi dans des pacchas lors des libations. Ils se présentent comme une louche. Dans la cosmologie inca, la circulation d’énergie s’incarne dans divers éléments matériels dont l’eau. On se sert des pacchas pour consommer la bière de maïs et souligner le rôle vital des acteurs humains dans le maintien de cette dynamique circulatoire. 
C’est la viande de lama qui accompagne la dégustation de cette bière de maïs. Pour préparer votre visite, cliquez ici


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire