Quel destin que celui de Guillaume le Conquérant,
duc de Normandie et roi d’Angleterre ! Un circuit touristique en Normandie
vous propose même de suivre ses pas en 7 lieux historiques, entre le château de
Falaise, la cathédrale de Bayeux, le musée de Bayeux avec sa célèbre tapisserie
de 70 mètres, le château de Caen, l’abbaye aux dames à Caen, l’abbaye aux
hommes à Caen, Dives sur mer, port d’embarcation vers l’Angleterre ! Si
nous connaissons sa grande histoire, nous connaissons peu de chose sur la vie
quotidienne à la cour, et sur ce que mangeaient les normands du XIème siècle.
Dans leur livre « A la table de Guillaume Le Conquérant et des ducs de Normandie » aux éditions
Ysec, Benoit Vochelet et Jeanne Rozec nous livrent 40 recettes de l’époque
remises au goût du jour : cake de la reine Mathilde, soupe de champignons
aux herbes et aux champignons, rôti de bœuf sauce que de sanglier, côtes d’agneau
rôties au thym, potée de saumon, civet d’huîtres, pain maison, biscuits de la
joie selon la recette de Hildegarde de Bingen ! Comme les premiers écrits
culinaires ne datent que du XIVème siècle avec le Viandier, les auteurs se sont
plongés dans les ouvrages de médecine de l’époque qui listaient les plantes et
les herbes consommés, sur l’inépuisable source qu’est cette magnifique
tapisserie de Bayeux. Le plus de ce livre ? Chaque recette est accompagnée
d’un commentaire historique, décrivant les usages alimentaires de l’époque ou d’un
fait historique de la vie de Guillaume le Conquérant. Dans cette cour qui est
nomade, les cuisiniers avaient fort à faire et s’adaptaient à chaque fois aux
ingrédients disponibles localement. Les règles d’hygiène étaient présentes côté
cuisine comme côté convive. La différence sociale était marquée dans les
assiettes. En haut de l’échelle, la noblesse qui consommaient les produits les
plus nobles issus de la chasse, les épices (une rareté et un luxe car elles
venaient de très loin), le clergé qui avait (normalement) une nourriture
frugale, le reste de la population qui avait un régime alimentaire basé sur
beaucoup de pain, de légumes, de légumineuses et des céréales. Ils en
mangeaient de 500 g à 1 kilo de pain par jour. Le pain chez les nobles servait
aussi de tranchoir car les assiettes n’étaient pas encore en usage. La religion
impactait le régime alimentaire, entre fêtes religieuses et jours de jeunes. Mais
certains savaient entretenir leur plaisir en mangeant la queue de castor,
profitant de son caractère amphibien. A l’époque, il était
commun de trouver à votre table paons, hérissons, cormorans, cigognes. Ces
viandes étaient très appréciées par la noblesse parce qu’elles volaient près du
ciel !
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