mardi 23 février 2016

Rituels de Kava et présent de cochon pour le président François Hollande à Wallis et Futuna.



« Wallis et Futuna sont loin de la France par la distance, mais proches de la France par le cœur ! » a lancé le ministre de la Justice coutumier de ce territoire d'outre-mer, Mikaele Tauhavili ! La visite du président français François Hollande le 22 février 2016 est historique. Depuis 37 ans, aucun chef d’Etat n’avait effectué de visite officielle dans de ce territoire français perdu dans le Pacifique. A l’heure où il n’existe plus de roi en métropole, Wallis et Futuna est le dernier territoire de la République découpé en trois royaumes (Uvea sur Wallis, Alo et Sigave sur Futuna). 
Ainsi, ce sont de cartes postales riches en couleurs que nous avons reçu de cette première étape de la visite présidentielle : de jeunes enfants qui entonnent la Marseillaise dans une tenue traditionnelle de fibre de coco ocre, de jolis colliers de fleurs offertes à la délégation officielle, la cour en tenue traditionnelle, avec des guerriers vêtues de pagnes en fibres de coco ornés de motifs géométriques, avec des lances d’apparat. Reçu par la chefferie du royaume d’Uvéa, le chef de l’Etat a assisté, assis sous l’auvent du palais royal, à la cérémonie d’accueil officiel du kava. Préparé sous les yeux de l’assistance, le kava est un breuvage sacré à base de racines et de branches de poivrier broyées, diluées et malaxées. Offert au président dans une coupe taillée dans une noix de coco, c’est la boisson des rituels sociaux et des personnages de haut rang à la saveur de terre saumâtre et aux effets anesthésiants. 
Autre rituel incontournable de l’île, la cérémonie des cochons appelée « katoaga », coutume centrale de toutes les fêtes traditionnelles. Nous voyons lors de la cérémonie de gros cochons, mi- cuits, exposés pattes en l’air. Le plus gros et le plus beau était bien sûre offert au président lors des échanges de cadeaux. Le cochon est la viande des fêtes, cuit au four traditionnel appelé le « umu ». Il s’agit d’un four creusé dans la terre, avec des pierres de lave, chauffé avec du bois et des fibres de coco. Dès que les pierres sont chaudes, on dépose dessus un tapis de tiges de cocotiers, avant de disposer dessus les cochons emballés dans des feuilles de cocotier tressés, avec les légumes. Les préparations sont recouvertes de feuilles de bananiers, ensevelies sous des mottes de terre. C’est le principe de la cuisson en papillote grandeur nature. Cette cuisson reste très naturelle et fait la part belle à l’union du minéral, du végétal et de l’animal. Parmi les légumes qui accompagnent le cochon, il y a du manioc, le fruit de l’arbre à pain, le taro ! Mais le président n’avait pas eu le loisir de goûter à ce cochon cuit à l’étouffé, à la saveur légèrement fumée. Par contre, ces jolies cartes postales, ces couleurs, ces saveurs me donnent envie aussi d’aller un jour à Wallis et Futuna !


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