samedi 6 septembre 2025

Souvenirs chinois 1886-1887, Léon Caubert


Connaissez-vous cette collection « Le temps retrouvé » des éditions de Mercure de France ? Ce sont des journaux, mémoires, souvenirs de voyage, correspondance d’illustres ou d’inconnus qui nous livrent des témoignages sur une époque. Parmi cette collection, j’ai découvert « Souvenirs chinois 1886-1887 » de Léon Caubert. Ancien pensionnaire de l’école nationale des langues orientales vivantes de Paris où il apprit le mandarin, il appartient corps des interprètes du ministère des affaires étrangères. En 1886, accompagné de son épouse, il est envoyé en mission à Pékin pour renégocier auprès du pouvoir chinois des accords commerciaux. Son livre relate ses souvenirs de ce voyage extraordinaire, avec un témoignage du milieu de la diplomatie et de la société chinoise. Les détails qui m’ont intéressé sont les lieux « touristiques » qu’il avait visités, et ses commentaires sur les mets consommés. Dans la description d’un dîner dans l’un des plus grands restaurants chinois de Chang-Haï (Shanghai), il nous relate sa dégustation avec ses repères culinaires français. Sur les nids d’hirondelles, il note « potage que j’aurai pris pour du tapioca si je n’avais pas été prévenu ». Sur les ailerons de requin, « l’aspect des arêtes de la raie, le même goût que l croquant de veau. C’est mangeable ». Sur le canard rôti, « identique aux canards à l’européenne ». Sur les pousses de bambous, « fausses pointes d’asperges qui se rapprochent beaucoup des pousses de houblon que l’on sert en Belgique ». Sur les crevettes frites « on peut en essayer à bon compte, c’est assez agréable ». Il nous relate aussi le faste des dîners diplomatiques comme celui offert par le ministre allemand après un bal avec un menu riche qui fait saliver. On y trouve entre-autres des perches, saumons, homards / cimiers d’antilope, cuissot de sanglier / chapons de Mongolie / salades de harengs / Meringues glacées et tartes au chocolat (le menu complet est en page 228). Sur le pain, il note que la qualité des pains produits par les boulangers européens et chinois est supérieure à ceux des « mitrons de notre continent ». La qualité des vins qu’il avait bue était de qualité très variable. Il a découvert et apprécié la variété des thés chinois.

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