Depuis ce matin, la FDA (l'agence américaine de sécurité alimentaire) a rendu un avis favorable pour la commercialisation et la consommation de produits issus du clonage. Les Européens consommeront-ils aussi dans un avenir plus ou moins proche les viandes et laits issus d’animaux clonés ?
«Il n'y a pas de raison que les animaux clonés et leur descendance présentent de nouveaux risques alimentaires par rapport aux animaux nés selon des procédés conventionnels.» C'est la principale conclusion du rapport préliminaire que l'Efsa (Agence européenne de sécurité des aliments) a rendu public vendredi.
www.efsa.europa.eu/EFSA/efsa_locale-1178620753812_home.htm
La viande d'animaux clonés n'est permise actuellement qu’aux Etats Unis. Mais les experts font valoir que, si à l'avenir la consommation d'animaux clonés était autorisée, les bêtes présentant des anomalies dues à cette technique seraient de toute façon exclues de la chaîne alimentaire.
Les malformations et les décès de clones à la naissance voire plus tard sont actuellement encore fréquents, reconnaissent les experts, mais ils estiment que la technique du clonage devrait s'améliorer au cours des prochaines années.
Le clonage consiste à introduire le noyau d'une cellule adulte dans un ovule énucléé. Cette technique a été mise au point par le scientifique écossais Ian Wilmut, et lui a permis de «fabriquer» la célèbre brebis Dolly.
Aujourd'hui encore, la production d'animaux clonés est extrêmement coûteuse et on peut penser que ce ne sont pas les clones qui pourraient un jour être mis sur le marché, mais leur descendance.
Le pré-rapport ne constitue qu'une première réponse aux questions de la Commission européenne sur les risques de la consommation de viande ou de lait produits par des animaux clonés. Le rapport définitif ne devrait être rendu qu'en mai. Dans l'intervalle, l'actuel projet de texte est consultable sur le site Internet de l'agence
Jusqu'au 25 février, scientifiques, professionnels, industriels ou ONG pourront ainsi étudier ce document et faire part de leurs commentaires. Cette démarche répond à la volonté de transparence et d'ouverture affichée par l'Efsa, dont certains avis sont parfois très critiqués.
L'Efsa n'est pas la première agence à rendre un avis favorable aux productions liées au clonage. En décembre 2006, la FDA (l'agence américaine de sécurité alimentaire) avait déjà affirmé le même principe d'innocuité.
Et vous , quel est votre avis ?
Contrairement à la France où l’évaluation scientifique du risque et sa gestion sont séparées, la DFA a une double casquette. Elle a un fonction d’expertise scientifique, mais aussi un pouvoir réglementaire comme n’importe quelle administration centrale.
La mise sur le marché de produits issus d’animaux clonés ne sera pas effective dans l’immédiat. En effet, le département de l’agriculture (USDA) a demandé un moratoire. Le sous secrétaire à l’agriculture pour le marketing, Bruce Knight a annoncé que le ministère encourageait les entreprises à maintenir leur moratoire volontaires sur la vente des laitages et des viandes d’animaux clonés durant une période de transition pour que le marché s’adapte sans en préciser la durée. Une chose est néanmoins établie : il n’y aura pas d’étiquetage particulier pour ces produits.
Le nombre de sociétés recouvrant au clonage est encore très limité aux Etats-Unis. Les deux principales firmes, Viagen et Trans Ova, ont produit un demi-millier d’animaux clonés, pour la plus grande partie des bovins. Il faudra donc plusieurs années avant que la consommateurs ne puissent trouver et acheter des produits d’animaux clonés dans les supermarchés.
Le clonage, qui consiste à transférer le noyau d’une cellule adulte dans une cellule embryonnaire pour produire une copie reste en effet une technique très coûteuse. Les échecs, les malformations ou décès en cours de gestation sont encore fréquentes.
La décision de la DFA a suscité de nombreuses réserves aux Etats-Unis de la part des élus au Congrès, des producteurs de produits laitiers ou de viandes qui craignent pour leurs exportations, ou des groupes de consommateurs.
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