jeudi 1 août 2013

La maison natale de Stendhal à Grenoble : où se trouve la cuisine ?



« Le rouge et le noir », « La chartreuse de Parme », voici sûrement deux romans de Stendhal qui ont aussi jalonné votre découverte de la littérature française durant vos études. A cette époque, je les lisais par devoir. Depuis, je les relis avec plaisir. C’est donc avec joie que je ne rate pour rien au monde la visite du musée de Stendhal à Grenoble, l’appartement de son grand-père maternel Gagnon où il vit le jour, dans lequel s’éveillent le cœur et l’esprit du futur écrivain. Point de cuisine ni de salle à manger dans cette visite, ce qui explique un peu ma déception. Mais Stendhal (Henri Beyle de son vrai nom) était-il un gourmet ? Il semble que non. Rien sur ce sujet ne transpire dans ses œuvres. Ses passions sont surtout la musique, l’Italie, la peinture. Sa relation avec la nourriture, nous la trouvons peut être dans un extrait « Les privilèges », un texte où il fait la liste de tous ses vœux à un Dieu disposé à les exaucer !
« Article 16. En tout lieu, le privilégié, après avoir dit ‘Je prie pour ma nourriture’, trouvera : deux livres de pain, un bifteck cuit à point, un gigot idem, une bouteille de Saint Julien, une carafe d’eau, un fruit, une glace et une demi-tasse de café. Cette prière sera exaucée deux fois dans les 24 heures ». Aucune sensualité ni gourmandise ne dégagent dans sa prière. Ceci ne veut pas dire qu’il n’aime pas la bonne chère. Dans son livre de souvenirs « Mémoires d’un touriste », où il narre ses voyages d’un représentant de commerce en objet de fer  à travers la France, il évoque même en termes élogieux la gastronomie lyonnaise « « Je ne connais qu’une chose que l’on fasse très bien à Lyon ; on y mange admirablement, et selon moi, mieux qu’à Paris ». En cette période estivale, la lecture de ce livre nous invite à un voyage immobile à travers la France, avec comme guide l’un de nos plus grands écrivains français. Sa passion de l’Italie transpire entre les lignes. Durant cet été, lors de vos visites, ne vous laissez pas submerger dans « Le syndrome de Stendhal » qu’il avait ressenti lors de son premier voyage à Florence. Pris alors d'un état d'émotion intense alors qu'il sortait de la basilique de Santa Croce devant la beauté des oeuvres, à Florence, il raconte en ces termes ses symptômes : "J'étais arrivé à ce point d'émotion où se rencontrent des sensations célestes données par les beaux-arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j'avais un battement de cœur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber".

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