samedi 28 septembre 2013

Pascal, un apiculteur suisse à Madagascar



Les miels malgaches sont ma madeleine de Proust. Ceux que j’achète au bazar be de Tamatave ont une couleur ambrée, des saveurs de fleurs, d’épices, de caramel. A Madagascar, la production du miel reste encore en majorité artisanale avec la prédominance des techniques traditionnelles. Les principales zones de production se trouvent dans les hauts plateaux, sur la côte-est et dans la région du nord-est. Nous sommes dans une production de terroir, dans une consommation locale. Les miels locaux sont vendus dans des bouteilles recyclées, en verre ou en plastique de toutes tailles et de toutes couleurs. 
Dans la culture malgache, en plus d’être une gourmandise pour les enfants et un fortifiant pour les personnes âgées, le miel est un aliment qu’on aime réserver aux ancêtres et au Dieu Zanahary. Au même titre que la viande de zébu, le rhum, le riz, il fait partie des ingrédients rituels incontournables aux grandes cérémonies comme le Fanompoambe (bain des reliques royales), le famadihana (retournement des tombes)… Effet du hasard ? Lors de mon vol de retour entre Antananarivo et Paris, j’avais pour voisins de siège Pascal et son fils Esteban. Pascal est un apiculteur suisse, installé à Antananarivo. Il fait partie de ces rares personnes qui contribuent à la professionnalisation de la filière miel malgache. Malgré le passage au scanner, son bagage était à nouveau contrôlé manuellement par la présence de pots de miel suspects ! Sa production de miel dans la région d’Antananarivo est un miel d’eucalyptus. Cet été, sa production est très faible car la varose, un parasite vecteur d’un virus qui attaque et tue directement les colonies d’abeilles y compris les reines, a sévit sur Madagascar. Les professionnelles estiment que la production nationale n’atteindra pas les 1000 tonnes cette année, alors que la production annuelle moyenne est entre 3000 et 4000 tonnes. 
Vous pouvez, grâce à son blog Pascal à Madagascar, découvrir les techniques de fabrication de miel de son ami apiculteur Tolotra, 
et de suivre ses aventures malgaches au bord de sa Peugeot bâché u10. Ses billets sont à la fois une immersion dans vie quotidienne malgache à travers les rizières, la cuisine, le système D et le regard de ses deux enfants dans ces paysages magnifiques de terre rouge des hauts plateaux malgache.

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