mercredi 9 juillet 2014

La cocina de la Moncloa du chef espagnol Julio Gonzalez de Buitrago



« La cocina de la Moncloa », ce sont les mémoires du chef de cuisine, Julio Gonzalez de Buitrago, qui a travaillé plus de 30 ans à la résidence officielle du président du gouvernement (Palacio de La Moncloa depuis 1977) à Madrid ! Entré en fonction en même temps que l’inauguration du Palais, il a servi 6 présidents du gouvernement espagnol d’Adolfo Suarez à l’actuel Mariono Rajoy. Parti à la retraite l’année dernière, il nous livre les goûts culinaires de ces présidents et de leurs familles.
Sur les Suarez, ils mangeaient comme toutes les familles espagnoles, avec des pommes de terre mijotées à la viande ou à la morue, des lentilles. Monsieur aimait les pois chiche frits au dîner, tandis que madame avait une préférence pour les poissons et fruits de mer. Les enfants déjeunaient directement en cuisine et étaient très affectueux avec le chef. Il avait acheté probablement une des premières machines pour faire les churros, car la famille en raffolait à chaque fin de semaine. Il était dans une ambiance familiale, se sentant reconnu et complimenté pour son travail. Cette proximité continue avec les Calvo Sotelo qui étaient aussi une famille nombreuse. La nouvelle maîtresse de maison, passionnée par la cuisine, échangeait même ses recettes avec le chef. De ce fait, c’est elle qui planifiait les menus et les courses. Ce couple était ouvert sur la cuisine internationale. Madame aimait les pâtes italiennes, tandis que monsieur était à l’époque un des rares espagnoles à manger le steak tartare ! Sous sa présidence, le chef avait eu l’occasion de cuisinier un dîner d’Etat en l’honneur du président François Mitterrand en 1982. Parmi tous ces présidents de gouvernement, ce sont les Gonzales qu’il affectionne le plus. Felipe Gonzales aimait la cuisine. Il n’hésitait pas à se mettre aux fourneaux pour faire cuire le poisson qui vient de ses terres. Très andalou dans ses goûts, il avait la passion des fritures de poisson, d’un bon gaspacho, d’un ragoût de queue de bœuf, de lentilles mijotées, n’hésitant pas à trinquer avec l’équipe de cuisine. Durant la période Gonzalez, il avait cuisiné en 1988 pour la reine Elisabeth II d’Angleterre. Il en garde encore un souvenir ému. Celui où il parle avec une certaine distance est José Maria Aznar. Même si le couple avait des goûts simples comme des œufs frits avec des saucisses, du riz, ils étaient accros à leur dessert quotidien de glace Haagen Dazs, n’hésitant pas à se faire livrer par avion ! C’était le couple le plus capricieux, n’hésitant pas à changer les vins sélectionnés à la dernière minute pour les dîners officiels, ou critiquant le chef de ne savoir faire cuire une omelette ! La période de Rodrigo Zaptatero était celle des régimes, avec ni crème, ni frites, ni sucreries, surtout pour les deux filles. Les légumes et salades étaient à l’honneur même si le président du gouvernement ne peut se passer de sa ration d’amandes frites et de sa gorgée de vin quotidienne. Comparé à Aznar ou Gonzalez, c’était celui qui avait le moins reçu au palais !

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