mardi 5 août 2014

Le musée des peintres de Barbizon : réminiscence de l’auberge Ganne



L’Angelus est le tableau préféré de mes amis japonais. La scène représente un couple, qui a interrompu sa récolte de pomme de terre, pour réciter ensemble une prière. Même si ce tableau, signé par l’un des peintres Jean François Millet de  « l’école de Barbizon », est exposé désormais au musée d’Orsay à Paris, mes amis ont voulu se rendre à Barbizon pour mieux comprendre ce mouvement d’artistes entre 1825 et 1875, dont les membres fondateurs étaient aussi Jean Baptiste Camille Corot, Charles François Daubigny, Théodore Rousseau…qui peignaient « d’après nature ». 
En visitant le musée des peintres de Barbizon, je ne pensais pas, découvrir en plus de la collection permanente de peintures propres à un musée, l’auberge Ganne, où le musée est installé depuis 1995 ! Cette auberge Ganne, c’était le lieu où se retrouvaient les artistes à la fois pour être hébergés et pour se restaurer. Au rez-de-chaussée, on découvre l’épicerie-cuisine-chambre à coucher des aubergistes, la salle à manger des officiers, et la salle à manger des artistes. Ces trois espaces restituent le décor et l’ambiance de l’auberge Ganne tels que l’ont connu tous les artistes et hôte de passage au milieu du 19ème siècle. 
Dans la salle à manger des artistes, une table rectangle occupe le centre de la pièce, avec ses deux bancs. Contre le mur, un buffet bas dont les portes sont peintes en trompe d’œil pour suggérer d’emblée le contenu du meuble, un panneau « La danse autour du punch » nous donne une idée joyeuse de l’ambiance qui y règne durant les repas. 
C’est la pièce l’épicerie-cuisine-chambre à coucher des aubergistes qui m’a le plus étonné. A l’époque, c’est par la porte de cette pièce qui donnait sur la rue que l’on entrait dans l’auberge. Cette pièce avec sa triple fonction était composé d’un comptoir où trônent encore une balance, des bocaux pour la vente « du sucre, du café, de la cannelle et autres denrées coloniales », et au-dessus, des bouteilles de vin retournées. 
Le point de cuisson était constitué par une magnifique cheminée équipée de chaudron et de crémaillère. On aperçoit un vaisselier suspendu et un buffet, qui nous donne une idée de la vaisselle de service.
 Le lit à coucher des aubergistes se trouvent dans la même pièce. Ils voulaient laisser les autres pièces à leurs clients. Il n’y a point de problème sur leur intimité. Les aubergistes étaient toujours les derniers à se coucher et les premiers à se lever. La dernière pièce du rez-de-chaussée est la salle à manger des officiers. 
Le nom de cette salle rappelle qu’en 1839, à l’occasion de manœuvres militaires qui avaient lieu sur la plaine de Chailly, des officiers sont venus prendre leurs repas à l’auberge Ganne. Comme ils ne voulaient pas se mélanger avec les artistes, ils prirent leurs repas dans cette pièce séparée. La table d’hôte est dressée à votre arrivée comme si elle vous attendait, avec la vaisselle du service dit « Flora » produit par la faïencerie de Creil et Montereau.  La suite de la visite se passe au premier étage où vous découvrez les anciennes chambres transformées en salle d’exposition. La visite de ce musée est une jolie étape dans votre découverte de cette magnifique forêt de Fontainebleau. Pour plus d’informations, cliquez ici.

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