samedi 4 avril 2015
Eclair fête des garçons, Japon
Le chef pâtissier Christophe Adam vient de signer un éclair pour la fête des garçons, en vente exclusivement dans ses boutiques à Tokyo et à Yokohama, aux saveurs de chocolat et banane. Cet éclair est décoré avec l’image de la carpe.
Au Japon, lorsqu’on voit flotter au vent sur des poteaux des carpes colorées sous un ciel bleu azur, c’est le 5 mai, le kodomono-hi こどもの日, la fête des enfants. C’est aussi le jour d’anniversaire de mon ami japonais à Tokyo. Pour cette raison, je retiens facilement cette date ! Ces drapeaux de carpes (koinobori 鯉のぼ) sont devenus le principal symbole de cette fête dédié aux petits garçons. Les carpes symbolisent la virilité et le courage. La carpe noire (la plus grosse) représente le père, la rouge la mère et les petites suivantes représentent les enfants. Dans les familles très traditionnelles, on suspend également aux portes des maisons des feuilles de shōbu et de yomogi (famille de feuille d’armoise, aux pointes piquantes) pour conjurer le mauvais sort. Tous les enfants prennent des bains d’iris shōbu-yu. Ils ont parfois même le droit de boire du saké aromatisé à l'iris. En effet, il faut combattre par tous les moyens les énergies maléfiques du 5 mois de l’année.
Ce jour-là, les enfants se régalent des kashiwa-mochi (かしわ餅), gâteaux de riz fourré avec une purée d’azuki sucrée (haricots rouges), enroulée dans une feuille de chêne kashiwa. Les feuilles de chêne représentent la prospérité car elles ne doivent pas tomber avant que les nouveaux bourgeons n’apparaissent, ce qui symbolise que les parents ne doivent pas mourir tant que les enfants ne sont pas nés. Ils dégustent également des chimaki (ちまき), du gâteau de riz glutineux sucré, cuit dans des feuilles de bambous. Cette fête est inspirée de la fête du duanwu chinoise端午節importée au Japon vers le VIème siècle comme le système d’écriture et la religion bouddhique. C’est d’abord à la cour impériale que cette fête était célébrée, avec des rameaux d’iris accrochés à l’entrée des maisons.
Mais à partir de l’époque Kamakura (1185-1333), l’habitude se perd à la cour et est récupérée par les buke, les familles de samouraïs. Le 5 mai devient le jour où le petit guerrier reçoit de son père une partie de sa future armure. La fête de l’iris est peu à peu remplacée par une célébration de la culture du sabre, et de la transmission de l’idéal chevaleresque de père en fils. Aujourd’hui encore, les familles japonaises offrent très souvent à leurs garçons des kabuto, répliques en miniature des anciens casques des armures de samouraï. Richement dorés et ornés, ils trônent alors sous verre dans la pièce principale de la maison. Tous ces rituels de purification, de gourmandise expriment des souhaits de virilité, de force, de courage, de persévérance. Des qualités qu’on espère retrouver chez les petits garçons pour qu’ils grandissent en paix et en sagesse.
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