mercredi 2 novembre 2016

« La main à la pâte : lundi, ce n’est pas ravioli » d’Alessia Serafini



Vous aurez qu’une seule envie après la lecture de ce délicieux et coloré livre « La main à la pâte : lundi, ce n’est pas ravioli » d’Alessia Serafini aux éditions de l’Epure, c’est de passer à la pratique et de mettre la main à la pâte ! Pour les ingrédients, pas de panique. Ils sont très basiques et vous les avez tous déjà dans votre cuisine. Les recettes de pasta d’une semaine présentées par Alessia Serafini sont celles de sa famille, de la ville de Ferrare. C’est une cuisine réalisée avec peu de moyens, une cuisine simple mais goûteuse. Ses « passaleti in brodo » du lundi sont préparés en réutilisant le bouillon du dimanche. La pâte très étonnante est juste à base de pain rassis transformé en chapelure, d’œuf, de parmesan, de sel et de muscade. Le nom de cette recette dérive de l’objet utilisé pour la mise en forme des pâtes, « il ferro per passaleti », un matériel composé d’une partie plate trouée et de deux poignets qu’on peut remplacer ce jour par une presse purée à large trous. 
Pour les « tagliatelle al ragu » du mardi avec une pâte qui nous est plus familière car composée de farine et d’œuf, on apprend que leur appellation vient du verbe italien « tagliare » qui veut dire couper. Les beaux rubans de pâte sont obtenus avec une découpe précise. Les chutes de pâtes ne sont pas perdues. Appelées « maltagliati », mal coupés, elles sont recyclées dans une autre recette. A travers les recettes, on découvre une cuisine ménagère où rien n’est perdu. On recycle les restes pour le prochain repas ou on cuisine exprès de grandes quantités comme les bouillons et les sauces tomates pour gagner du temps pour la préparation des prochains repas, ou pour les travailler sous une autre forme. C’est toute la sagesse du monde rural qui s’exprime dans cette famille, où même une miette de pain est considérée comme un don de la nature ! 
Dans cette cuisine familiale, il y a un vrai savoir-faire pour transcender des produits simples en de recettes délicieuses. Il y a un vrai plaisir et une vraie sensualité dans la préparation de ces pâtes travaillées et mises en forme avec les mains. L’auteur a appris ces préparations en observant les gestes et en les répétant. Elle nous les illustre à travers de magnifiques dessins que ce soit dans les gestes techniques, dans les recettes ou dans les objets utilisés. En plus de la transmission d’un savoir-faire intime et familiale, Alessia Serafini nous raconte aussi l’histoire de chaque recette, ses anecdotes savoureuses. 
Ainsi, les tagliatelles étaient servies au début du XVIème siècle lors des noces d’Alphonse 1er et de Lucrèce Borgia à la cour d’Este. La forme de rubans rappelle les longs cheveux blonds de la marié. Quant au « gnocchi al pomodoro » du mercredi, ils sont dégustés aussi à la San Michel pour apporter bonheur et prospérité à la famille ! Il y a un petit plus qui fera plaisir aux amateurs de vin : chaque recette est accompagnée d’une proposition de vin !

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