Restaurant sichuanais « Deux fois plus de piment », Paris

Si vous suffoquez sous l’emprise du piment à la première bouchée, n’en voulez qu’à vous-même ! L’enseigne écrit en rouge est plus qu’explicite « Deux fois plus de piment » ! Vous n’avez qu’à bien lire, ou avoir les yeux moins gros que le ventre sur le choix de l’échelle de 1 à 5 du piment à mettre en œuvre. Le serveur lui déclare qu’il supporte au maximum le niveau 3 ! Vous êtes ici dans un restaurant sichuanais, une cuisine à la saveur très épicée avec ses deux ingrédients phares : le poivre du Sichuan (huajiao花椒) qui vous donne une sensation d’engourdissement sur la langue, et le piment, qui apporte la sensation forte et sa couleur rouge à toutes les sauces. 

Pour autant, toutes les recettes ne sont pas épicées. Toute est question de dosage de ces deux ingrédients. Le bœuf séché et épicé, la salade de bœuf cuit tranché sont accessibles pour les palais occidentaux. 

Pour la salade de bœuf cuit tranché, il faut prendre soin de bien mélanger l’huile rouge pimentée avec la coriandre et les cacahuètes, qui se trouvent au fond du plat. Vous aurez plus de plaisirs en bouche avec les différentes textures. 

Le poulet à la sauce piquante froide est garni de cébettes, et le poulet pimenté chaud de poireaux et de cacahuètes concassés. 

Commandés avec un piment niveau 2, on commence à bien sentir le poivre du Sichuan et le piment jusqu’au fond des amygdales. 

De quoi rendre prêt votre bouche à déguster les délicieux raviolis farcis au porc, nappés d’une belle huile au piment rouge. 

Sur recommandation du serveur, nous avons commandé une soupe de choucroute sichuanaise au mignon de porc et vermicelle. La viande est très fondante. Le bouillon bien rougi par le piment est délicieux avec des notes d’acidité animées par la choucroute, des notes de douceur par la présence des cacahuètes Nous l’accompagnons de riz blanc pour atténuer la saveur piquante. 

Nous avons commandé aussi des aubergines au porc haché saveur poisson, c’est-à-dire à la saveur sucrée et vinaigrée pour calmer le feu en bouche. Vous pouvez commander aussi les pommes de terre émincés, juste sautées nature, au cumin que j’ai évoqué dans mon livre « Canard laqué, canard au sang : dialogue culturel entre les cuisines chinoise et française ».Ici, point de dessert. On repart avec cette sensation d’engourdissement en bouche, si prisée des amateurs de cette cuisine du Sichuan. Pour mémoire, le fait de boire même une bière chinoise Qingdao ne calme point cette sensation pimentée en bouche ! Pour une première visite, testez le niveau 1 pour le piment ! la cuisine Sichuanaise aime la cacahuète. Elle est présente dans de nombreuses recettes !