mardi 8 août 2017

Musée de la fourrure de Lachine, Québec



Savez-vous que le chapeau de castor était très à la mode en Europe au XVIIIème siècle, et que la fourrure était une pièce maîtresse dans l’élégance de l’époque ? 
Les nobles et les bourgeois se parent de martre, de lynx, de renard ou de vison. Quant à la blanche hermine, elle était réservée à la royauté. Cette passion pour la fourrure a créé un marché florissant qui a duré plus de 250 ans entre les débuts du XVIIème et le milieu du XIXème siècle dans les étendus sauvages et boisés de ce qu’on appelle aujourd’hui le Canada. Il a permis la rencontre et le rapprochement de deux mondes dont tout oppose : les Européens et les Autochtones. 
C’est cette histoire extraordinaire de trappeurs, de bourgeois, d’Amérindiens, en quête de ces précieuses fourrures que vous raconte le musée de la fourrure à Lachine. Il est installé dans un entrepôt construit pas Alexandre Gordon en 1805, ex-commis de la Compagnie du Nord-Ouest, compagnie leader de l’époque pour ce commerce lucratif. Vous êtes de suite projeté dans la réalité de ce commerce dès votre entrée dans le musée. Les fourrures des différents animaux en phase de finition attendent d’être emballées. 
Elles sont acheminées par des canots de maître en écorce de bouleau de leur lieu de collecte jusqu’à l’entrepôt avant l’été. Des ballots jonchent le sol prêt à prendre le bateau pour l’Europe. 
Dans cet entrepôt, vous avez tout le loisir de toucher toutes les fourrures, de comprendre leur processus de préparation. 
Des panneaux vous expliquent toute leur variété et leur origine géographique. Est-ce que leurs viandes étaient consommées ? 
Vue l’échelle du commerce de l’époque, seule la  peau avec sa fourrure étaient convoitée, même si  le castor ou l’ours faisaient partie des viandes consommées par les amérindiens. L’ouverture avec les occidentaux avait amélioré leurs conditions de vie par l’apport de biens manufacturés, en perdant un peu leur âme.
 Ils étaient  d’ailleurs payés en produits manufacturés, en équivalence castor d’après les documents rédigés en 1765 par William Johnson. Pour les trappeurs et les chasseurs de peaux, partir pour les « pays d’en haut », là où la nature n’est pas encore civilisée est toute une aventure au péril de leur vie. Au contact de l’Amérindien, ils ont appris à survivre dans ce pays rude et étranger. 
Employés par « les bourgeois » (les écossais qui gèrent le commerce), ils sont appelés « mangeur de lard » avec un avantage en nature quotidienne de 500g de maïs, pois ou fève, et 57 grammes de lard. Petite note d’humour. Ce sont les castors qui vous accompagnent durant toute la visite en ne vous cachant rien de l’exploitation de leur peau ! 
Si vous n’avez pas le temps de vous rendre à ce musée très original, la visite virtuelle est ici. Son cadre au bord du fleuve Saint Laurent est magnifique ! C’est juste 30 minutes de Montréal quand la circulation est fluide.

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