Histoire du marché d’Analakely, Antananarivo

Situé à 15 minutes à pied de la maison, c’est au marché très coloré d’Analakely à Antananarivo que nous faisons les emplettes alimentaires en produits frais et en épicerie. Les prix sont nettement moins chers que dans les grandes surfaces, avec la possibilité de négocier. De plus, les fruits, les légumes, le riz proviennent tous des produits locaux ultra-frais. 

Plus qu’un lieu d’achat, les marchés malgaches sont avant tout un patrimoine culturel vivant, un lieu de commerce et de socialisation. Au-delà des produits alimentaires, on y trouve de tout, aussi des produits d’artisanat, des produits pour la maison. Analakely signifie en malgache « petite forêt ». 

Le lieu à l’origine du temps du roi Andrianapoinimerina (vers 1745-1810) était une agora pour le peuple malgache et un centre pour négocier le zébu, l’animal sacré et emblématique de Madagascar. Puis la petite forêt fut abattue pour laisser la place à des échoppes en bois. 

Sa morphologie actuelle date des années 1920 avec le plan d’urbanisme de Cassaigne, avec des pavillons en brique et à toiture à quatre pans couverts de tuiles, copiés sur l’architecture des pavillons royales du Rova de Tsinjoarivo, la résidence d’été des reines malgaches au XIXème siècle. 

Depuis le XVIIIème, se tenait sur ce marché d’Analakey, le « zoma », le plus grand marché d’Antananarivo. Zoma signifie en malgache « vendredi ». 

Ainsi, chaque vendredi, toute la zone autour du marché sur les avenues de l’Indépendance et du 26 juin, jusqu’à l’avenue Andrianampoinimerina était occupé par des marchands venus de toute l’Imerina. 

Pour des raisons d’insalubrité et de plaintes de citoyens, ce « zoma » fut supprimé en 1997 ! Je reconnais que le marché d’Analakely est actuellement plus calme, plus apaisé sans perdre tout son charme, et ses aspects de marché (tsena) et de lieu de rencontre (fihaonana). D’ailleurs, c’est en faisant le marché que je rencontre aussi mes amis d’enfance !