« Braguettes, une histoire de mœurs et du vêtement » de Colette Gouvion, historienne d’art, et Khadiga Aglan, iconographe, signent un livre superbe aux Editions du Rouergue. Ils nous invitent à une histoire délicieuse, irrévérencieuse, érudit de l’occident par le bout de la braguette sur près de cinq siècle à travers gravures, tableaux et photographies. De la coque qui affirme une virilité affichée, en vogue jusqu’à la Renaissance, elle devient discrète à l’âge classique (tuée par la culotte bouffante !) et complètement asexuée de nos jours. La braguette est dérivée sans doute de l’italien brachetta, du latin braca qui veut dire poche. Quelle relation avec la nourriture ? C’est que la braguette au XVIème siècle, outre sa fonction protectrice et la signification d’une virilité tapageuse, servait aussi véritablement de « poche » (sic !) pour permettre aux jolis damoiseaux de sortir un mouchoir parfumé, un billet doux, ou un fruit ainsi tiédit qu’il offrit galamment à une dame nullement offusquée avant un tournoi, comme le montre la peinture de Vittore Carpaccio « Jeune gentilhomme dans un paysage », 1510 exposé au Museo Thyssen-Bornemisza à Madrid.
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