dimanche 6 août 2017

Exposition « Amazonie. Le chamane et la pensée de la forêt », Montréal



Entre les joyeuses célébrations du 375ème anniversaire de la ville de Montréal, offrez-vous une parenthèse amazonienne au musée Pointe à Callière avec son magnifique exposition « Amazonie. Le chamane et la pensée de la forêt » en cours jusqu’au 22 octobre 2017. 
Dès l’entrée, vous êtes immergé dans le fleuve amazonien qui serpente toute la salle de l’exposition avec les sons d’oiseaux, des animaux et le bruit apaisant de l’eau qui coule. Ce sont tout simplement les sons de la forêt ! 
Vos yeux seront émerveillés par des parures de plumes chatoyantes, de la beauté des sarbacanes, des masques, des objets du quotidien, des arcs et des flèches au curare… 
Lentement, vous vous laissez envahir par cette culture animiste, avec comme personnage central le chamane, sorte de sorcier qui, lors de cérémonies où il consomme toutes sortes de substances hallucinogènes, réussit à entrer en contact avec les esprits qui habitent cette forêt enchantée. Les objets présentés viennent des collections du Musée d’ethnographie de Genève (MEG) et des Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles. 
C’est grâce au cinéaste et ethnographe Paul Lambert que nous disposons aujourd’hui de témoignages sonores et visuels de ce monde qui commence à changer. Son documentaire « Fraternel Amazonie » (film visible en cliquant sur le lien) a mis en lumière cette culture aux yeux du monde entier. 
Au vue de la technologie actuelle, son matériel de reportage de l’époque semble dérisoire. Ses films et ses photos nous montrent comment ce peuple qui vit en harmonie avec la nature, dans un écosystème et culturel équilibré, a dû se battre pour sa survie, contre les premiers colons, contre les maladies, contre le monde moderne avec la déforestation. 
Ainsi, «Amazonie. Le chamane et la pensée de la forêt» aborde aussi le thème du respect des droits des indigènes, de la défense de leur écosystème et de leur mode de vie. 
Sur le plan de l’alimentation chez ces peuples, c’est le manioc qui est à l’honneur. On y voit une grande râpe à manioc faite d’éclats de pierre tranchants fichés dans le bois. 
Son élégante forme en T renversé signifie qu’elle est l’œuvre des Ticuna. Vous verrez dans le documentaire de Paul Lambert comment les indiens savent rendre comestible certaines espèces de manioc vénéneux « le manioc amer ». Tandis que le « manioc doux » se consomme directement bouilli. Le manioc chez les indiens d’Amazonie, c’est l’aliment de base, l’aliment totem riche de symboles. Lorsque le portugais Pedro Alvares Cabral accoste le Brésil en 1500, il découvre ce manioc (yuca) que les populations locales cultivent déjà pour s’en nourrir. Le nom manioc ferait référence à un mythe tupi : la déesse Mani, à la peau blanche, aurait établi son domicile dans la chair de ces racines tubéreuses.  
Autre détail : saviez-vous que le fleuve Amazone porte ce nom parce qu’un Espagnol du nom de Francisco de Orellana l’a ainsi baptisé ? Il s’était battu avec une tribu de femmes et d’hommes qui portaient de longues chevelures et qui lui faisaient penser aux Amazones de l’Antiquité !  Pour préparer votre visite, cliquez-ici.

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