Les miels malgaches sont ma madeleine de Proust. Ceux que j’achète
au bazar
be de Tamatave ont une couleur ambrée, des saveurs de fleurs, d’épices, de
caramel. A Madagascar, la production du miel reste encore en majorité
artisanale avec la prédominance des techniques traditionnelles. Les principales
zones de production se trouvent dans les hauts plateaux, sur la côte-est et dans
la région du nord-est. Nous sommes dans une production de terroir, dans une
consommation locale. Les miels locaux sont vendus dans des bouteilles
recyclées, en verre ou en plastique de toutes tailles et de toutes couleurs.
Dans la culture malgache, en plus d’être une gourmandise pour les enfants et un
fortifiant pour les personnes âgées, le miel est un aliment qu’on aime réserver
aux ancêtres et au Dieu Zanahary. Au même titre que la viande de zébu, le rhum,
le riz, il fait partie des ingrédients rituels incontournables aux grandes
cérémonies comme le Fanompoambe (bain des reliques royales), le famadihana
(retournement des tombes)… Effet du hasard ? Lors de mon vol de retour
entre Antananarivo et Paris, j’avais pour voisins de siège Pascal et son fils
Esteban. Pascal est un apiculteur suisse, installé à Antananarivo. Il fait
partie de ces rares personnes qui contribuent à la professionnalisation de la
filière miel malgache. Malgré le passage au scanner, son bagage était à nouveau
contrôlé manuellement par la présence de pots de miel suspects ! Sa
production de miel dans la région d’Antananarivo est un miel d’eucalyptus. Cet
été, sa production est très faible car la varose, un parasite vecteur d’un
virus qui attaque et tue directement les colonies d’abeilles y compris les
reines, a sévit sur Madagascar. Les professionnelles estiment que la production
nationale n’atteindra pas les 1000 tonnes cette année, alors que la production
annuelle moyenne est entre 3000 et 4000 tonnes.
Vous pouvez, grâce à son blog Pascal à
Madagascar, découvrir les techniques de fabrication de miel de son ami
apiculteur Tolotra,
et de suivre ses aventures malgaches au bord de sa Peugeot
bâché u10. Ses billets sont à la fois une immersion dans vie quotidienne malgache
à travers les rizières, la cuisine, le système D et le regard de ses deux
enfants dans ces paysages magnifiques de terre rouge des hauts plateaux malgache.