Ces derniers trente ans, la demande de produits de la mer a plus que triplé dans le monde. La FAO affirmait en 2003 que 24% des stocks de poissons sont surexploités, 50% sont exploités à leur maximum et seulement 25% de façon durable. Mais alors, peut-on encore consommer du poisson sans se culpabiliser ? Oui, mais à condition de prendre en compte un certain nombre de facteurs lors de nos achats.
Diversifier les achats.
En variant autant que possible les espèces que l’on consomme, on participe à créer un marché pour les poissons les moins demandés. De même, on allège la pression sur les espèces les plus demandées, souvent menacées par la surpêche. Pour les cuisiner, le site de l’office de promotion des produits de la mer propose quantités de recettes. www.ofimer.fr
Les espèces à privilégier.
Le WWF publie aujourd’hui son « conso-guide pour une consommation responsable des produits de la mer ». Il classe les espèces en trois catégories : à privilégier, à consommer avec modération et à éviter (à télécharger sur www.wwf.fr). Accusé par certaines organisations du secteur de trop simplifier la donne aux dépens des pêcheurs, le guide est néanmoins un premier outil pour se retrouver dans un océan d’informations.
L’éco-label MSC
Le WWF recommande également d’opter pour les produits de pêche labellisés MSC. Le Marine Stewardship Council est une organisation internationale indépendante qui délivre un écoétiquettage pour les pêcheries durables. Il n’existe pour l’heure pas de pêcherie labellisée MSC en France. Depuis 2000, l’élevage de poissons peut être certifié biologique et porter le label AB.
Respecter les saisons.
Il faut veiller à respecter les périodes de reproduction des poissons. Greenpeace vous propose un calendrier de ces périodes en fonction des espèces dans son guide « Et ta mer, t’y penses ? » disponible en ligne (blog.greenpeace.fr/oceans).
Consommer localement.
Acheter des produits de la mer pêchés localement est un gage de fraîcheur mais assure aussi un transport limité, donc moins d’émissions de CO2. L’indication de l’origine des produits est souvent vague sur les étiquettes mais le poissonnier peut parfois nous en dire plus.
La méthode de pêche.
Les étiquettes donnent aussi des indications sur la méthode de pêche. Le WWF recommande de favoriser lignes et casiers, qui ont un impact moindre sur les autres espèces et sur l’environnement. La pratique du chalutage, qui consiste à traîner un filet qui racle le sol, a causé d’importantes dommages.
L’élevage n’aide pas.
On croit ne pas toucher à la nature en consommant du poisson d’élevage. C’est faux. L’acquaculture est souvent pratiquée de façon industrielle, utilisant anti-biotiques et désinfectants par exemple. A cette pollution s’ajoute le fait que pour produire 1kg de poisson d’élevage, il faut entre 3 et 7 kg de poisson sauvage pour produire les farines qui les nourrissent. On contribue donc à la chute des stocks en mer.
Et les métaux lourds ?
On parle de la concentration de mercure et d’autres métaux lourds dans certains poissons, conséquence de la pollution des océans. C’est surtout dans les grands prédateurs (thon rouge, saumon sauvage) qu’on en trouve car ils sont au bout de la chaîne alimentaire. Le mercure s’accumule et ne s’élimine jamais.
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