L’exposition au musée quai Branly à Paris « Au fil de l’or, l’art de se vêtir de l’Orient au Soleil-Levant » est juste magnifique et étincelante.
La couleur or est symbole de prestige, de pouvoir et d’excellence dans l’histoire de l’humanité et dans de nombreuses cultures. Cette exposition est une occasion rare d’admirer les vêtements couleur or, ou incrustés de fils d’or dans des tissus raffinés des familles comme les habits de mariage pour marquer un jour heureux, ou des souverains et des dignitaires pour marquer leur pouvoir !
Tout ce savoir-faire ancestral continue d’inspirer la mode contemporaine comme le savoir-faire de la maison française Lesage, ou les belles créations de l’artiste chinoise Guo Pei dont les œuvres ponctuent et donne un supplément d’âme à l’exposition.
C’est ainsi au détour d’une salle que je découvre qu’une araignée de Madagascar, la néphile dorée, tisse une soie dorée, brillante, plus résistante et élastique que celle des vers à soie. Ce sont les chercheurs français comme Auguste Vinson qui attirent l’attention sur ces araignées de Madagascar, les néphila Madagascariensis, dont les fils de couleur jaune dorée sont susceptibles d’être tissées.
Les premiers essais de tissage sont réalisés par le père jésuite Paul Camboué au 19ème siècle. Dès 1898, il élève des néphiles dorée à Antananarivo et tente de créer une machine pour extraire le fils des filières des araignées.
Il imagina un dispositif, des casiers munis de guillotines, pour exploiter ces fils dorés sans blesser les araignées. Le fil est tiré de leurs filières et enroulé sur un dévidoir à l’aide d’un tour. Mais l’extraction est délicate, lente et difficile. Une véritable école de tissage vit le jour. Pour faire connaître ce savoir-faire malgache, un baldaquin en soie d’araignée fut envoyé à l’exposition universelle de Paris de 1900. Mais à cause des mauvaises conditions de voyage, l’étoffe a perdu son éclat jaune doré même si la couleur or était bien présente !
Presque un siècle plus tard en juin 2022, le créateur de mode Nicholas Godley et l’expert textile Simon Peers ont enfin réussi à concevoir une cape dorée tissée de 4 mètres de long à partir de la soie des néphiles dorées de Madagascar. Le processus à durée 4 ans avec la capture de 1,2 millions d’araignées relâchées dans la nature une fois la soie extraite.
La boutique propose des objets en lien avec la thématique de l’exposition dont des tasses motif or, du miel en fil d’or, du linge de table doré ! L’or dans l’alimentation n’était pas la thématique de l’exposition.