jeudi 11 juillet 2024

Amphores et chaland au musée départemental d’Arles Antique


Fondé en 49 avant JC par Jules César, la ville d’Arles est célèbre pour ses arènes, son théâtre antique, les ruines de ses thermes encore utilisés pour les festivals et les spectacles. 






Mais c’est au musée départemental d’Arles Antique que nous pouvons admirer encore plus de vestiges archéologiques exceptionnels, issus des fouilles dans les profondeurs du fleuve Rhône depuis plus de 25 ans. 






Ces objets révèlent le riche passé d’Arles romaine, la vie quotidienne de ses habitants, et l’histoire du port de l’antique Arelate. Dans les fouilles des eaux troubles du fleuve, les archéologues avaient d’abord découvert des centaines d’amphores et de céramiques parfaitement conservés, de nombreuses statues enfouies dans la vase depuis 2000 ans, dont le célèbre buste présumé de Jules César qui nous accueille dès l’arrivée. 







Mais c’est sans doute l’épave antique la mieux conservée au monde découvert en 2004, un chaland, qui a attiré mon admiration. Baptisé Chaland Arles Rhône 3, ce chaland romain de 31 mètres de long en bois, 2,9m de large, 1,09 de haut, coulé au milieu du premier siècle de notre ère, est parvenu jusqu’à nous miraculeusement. Une aile du musée lui est entièrement consacrée. Lors de son dernier voyage, il transportait une cargaison de pierres calcaires. Ses outils, le mobilier de bord des bateliers sont préservés. On y voit aussi sa zone de cuisine, avec son fourneau mobile en plomb, des bouilloires, des bols, des assiettes. Ceci suppose que l’équipage cuisinait directement à bord lors de leurs voyages. Ces chalands assuraient aussi le transport de marchandises. 




Dans les objets de commerce de cette époque, il y avait les amphores, destinés au transport et à la commercialisation des denrées alimentaires. Leurs formes sont très variées. Quand ils transportaient des liquides comme le vin, l’huile, le garum, le miel, l’intérieur est rendu étanche par un revêtement interne de résine. Ils sont fermés par un bouchon de liège ou céramique, renforcé encore par un opercule de chaux. Chaque amphore mentionne le produit, sa qualité, son poids, son lieu de production et le nom du commerçant. C’est l’ancêtre de nos étiquettes actuelles et de la traçabilité. Au début de l’empire romain, le terme amphore désignait une unité de mesure de l’ordre de 26 litres. A partir de l’époque impériale, leur contenance varie de 5 à 60 litres. Une fois vidés, ces amphores sont considérées comme des emballages à usage unique. 


Dans les échanges commerciaux de cette époque, je découvre déjà une concurrence entre les vins italiens, gaulois et espagnols transportés par les amphores ! Que dès le 1er siècle, débarquaient sur le port d’Arles de produits alimentaires venant de Bétique (Andalousie), du détroit de Gibraltar, de la vallée de Guadalquivir avec les salaisons, les sauces à poisson, l’huile d’olive, les vins, des olives, des fruits.


 

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