dimanche 28 février 2021

Une journée de l’empereur Qing 大清皇帝的一天


Si vous êtes incollable sur les rituels d’une journée du Roi Soleil Louis XIV de son lever à 8h30 jusqu’à son coucher à 23h30, le serez-vous aussi sur ceux des empereurs de la dynastie des Qing (1644-1912) ? Grâce au film « Une journée de l’empereur Qing 大清皇帝的一天 », diffusé par le musée du Palais de la Cité interdite de Pékin 古宫博物院, le quotidien des empereurs Qing n’aura plus de secret pour vous. Avec 10 séquences de quinze minutes (en langue chinoise pour le moment), elles couvrent la période de 3 heures du matin au coucher à 23 heures. 


La vie quotidienne des empereurs Qing, réglée comme du papier à musique dans des rituels codifiés entre vie privée et vie d’Etat, est dévoilée dans ses moindres détails. D’origine mandchou, on y découvre des empereurs esthètes, friands d’intellect et fondus dans la culture chinoise dont la gastronomie. Après leur levée entre 3 et 5 heures du matin, les empereurs commencent par déguster une soupe sucrée de nids d’hirondelles en attendant le petit-déjeuner. Deux repas principaux sont servis pour la journée : 早膳 petit déjeuner servi entre 6 et 7 heures (17ème minute du film), 晚膳 dîner servi à 14 heures (1h06 du film). 


Le reste de la journée, des petites collations, appelés bobo 勃勃, accompagnées de thé sont à disposition. Le gâteau mandchou ainsi que les raviolis étaient les bobo en vogue à la Cour. 


Un repas léger accompagné d’alcool 酒膳 était servi à 18 heures. Grâce aux registres des cuisines impériales, les recettes servies à chaque repas, ainsi que les cuisiniers qui l’ont préparé, sont parvenus jusqu’à nous. 



Nous connaissons ainsi les préférences alimentaires de chaque empereur. Qianlong était friand de bouillie de riz, de soupes de nouilles, de canard, de nids d’hirondelle, de viande de cerf, de mouton, de fromage de soja farci à la viande, d’omelette sauté ! 



Par contre, considéré comme un animal de labeur, la viande de bœuf n’est jamais servie. Le film nous parle aussi de l’organisation des cuisines impériales et des voyages des empereurs vers le Sud du pays, propices à la découverte de nouvelles recettes du terroir et de chefs qu’ils ramenaient à la cour. Pour compléter le visionnage de ce film, vous pouvez aussi découvrir mon livre « A la table de l’empereur de Chine » paru aux éditions Philippe Picquier.

Cliquez-ici pour découvrir le musée du palais de la cité interdite à Pékin.

Cliquez-ici pour visionner le film « Une journée de l’empereur Qing »

 

Café Vivre de Chantal Thomas


Les cafés ? Chantal Thomas y fait l’éloge de ces lieux de sociabilité dans ses écrits depuis longtemps. Avec « Café de la mémoire » publié en 2008, « Café Vivre, chronique en passant » publié en 2020 toujours aux éditions du Seuil, elle a une prédilection pour ces endroits où se mélangent « les catégories sociales et mentales », où l’on peut bien se sentir tout en n’étant pas chez soi, où l’on cultive l’art de la flânerie, où l’on peut parler avec ses amis, avec des inconnus, où circule le désir, les rencontres de l’instant et du sans lendemain. Dans l’émission de la Grande Librairie du 25 juin 2020, elle nous parle de cette sociologie du café comme lieu d’affranchissement et une bulle salutaire du quotidien : « Depuis toujours je voyais les cafés comme le lieu de la parole inventive. Au lieu de s'échanger des paroles gelées, mortes ou codifiées, comme c'est souvent le cas dans les familles, dans les cafés les gens sont inspirés et se posent des vraies questions philosophiques. A l'extérieur du café, les clients regardent le monde alors qu'à l'intérieur cela nous permet de partir de chez soi et de reconstruire dans un lieu public un espace, une pause". Quand elle était petite, ces cafés mystérieux étaient fréquentés que par les hommes, dont son grand père. Pourvoir fréquenter les cafés a été un vrai privilège pour elle, qui marque sa rupture avec les femmes de sa génération précédente. « Café Vivre, chronique en passant » correspond aux textes qu’elle avait publié dans le journal Sud-Ouest, en raison d’une chronique par mois de 2014 à 2018 comme un journal de voyage. Et ses voyages ne sont pas que géographique. Elle nous fait voyager dans le temps, dans l’histoire, dans la poésie à travers des histoires très humaines. Ses livres sont à découvrir, chez soi ou aux cafés lorsqu’ils seront à nouveau ouverts !

 

dimanche 21 février 2021

Mordu : la plateforme culturelle alimentaire de Radio Canada


Mordu
, la nouvelle plateforme culturelle alimentaire de Radio Canada regroupe tous ses contenus liés à l’alimentation, avec ses recettes, son savoir-faire, ses découvertes, ses webséries. Si les vidéos ne nous sont pas accessibles de France liés aux droits de diffusion (pas de recettes filmées de Ricardo, 5 chefs dans ma cuisine, Savourer…), le contenu écrit est d’une richesse incroyable. 


Je découvre le destin exceptionnel de James Henings, premier cuisinier noir de l’histoire au service de Thomas Jefferson qui a fait ses classes en France en 1786 dans le restaurant parisien Combeaux, puis au Château de Chantilly ! La crème glacée, les macaronis au fromage, la meringue qui signent l’ADN de la cuisine américaine lui en doit beaucoup. 


Mordus, c’est une mission de préservation, de documentation et de transmission du patrimoine culturel gourmand de Radio Canada, passé, présent et futur. Cette plateforme me fait voyager dans un nouvel univers culinaire, avec des chefs sympathiques et inspirants, des experts qui nous partagent en tout humilité leur savoir, de belles découvertes d’histoires, de produits et de manière de cuisiner !