dimanche 11 octobre 2020

Musée de la rose de Grisy Suisnes


La légende raconte que la rose fut ramenée par Thibault IV de Damas, comte de Champagne et roi de Navarre lors de son retour de croisade vers 1240. Il en aurait planté aux environs de Provins où la culture fut abandonnée au cours du 18ème siècle. Depuis, Provins est devenue capitale de la confiserie à la rose avec ses bonbons, son miel, sa confiture et son sirop. 


Si la roseraie de L’Hay les roses en Val de Marne créée par Jules Gravereaux (1844-1916) est connue des passionnés de cette fleur avec plus de 3000 variétés, peu savent que Grisy Suisnes, en Seine et Marne, fut l’un des villages producteurs de roses. 


L’histoire commence lorsque qu’en 1799, l’amiral Louis Antoine de Bougainville (1729-1811) acheta le château Sainctot sur le domaine du Vide Bouteille de la Baratte à Suisnes. Il engagea Christophe Cochet, jardinier, pour l’entretien de son parc et la culture des plantes tropicales qu’il rapportait de ses nombreux voyages. Ce dernier prit de passion pour cette rose et développa sa culture. 




C’est dans l’ancienne gare de Grisy Suisnes transformée en musée de la rose que cette belle histoire vous est contée. Ouverte en 1892 sur la ligne Paris/La Bastille – Verneuil l’Etang, c’est de cette gare que partirent des tonnes de roses à partir de 1900, vendues dans la nuit sur le carreau des Halles à Paris. Les trains furent appelés « trains des rosiéristes » et la ligne fut fermée en 1964.   


Dès 1886, la vente des roses coupées éclipse la vente des rosiers sur pied. Avant la première guerre mondiale, les roses furent cultivés en extérieur avec trois floraisons annuelles. 



Pour lutter (déjà) contre la concurrence hollandaise, monsieur Paul Baudrier avait inventé « la nef lumineuse » l’ancêtre de la serre qui permet d’obtenir 2 à 3 floraisons en plus. Les serres remplacèrent les champs de rose dans le village. 


Le musée présente différents outils et les techniques de culture. 


Avant de prendre le train pour Paris, les roses coupées furent triées par couleur et par longueur avec le raphia pour lier les bottes, protégées dans les toiles de jute. 



Le travail était dure et manuel, et les travailleurs de la rose créèrent avant l’heure la sécurité sociale. Un livret de 1922 relatif aux statuts et règlements de la société de secours mutuel permet à tout habitant du village d’y adhérer moyennant une cotisation. 



Après la visite du musée, vous pouvez flâner et admirer la roseraie jouxtant le musée, humer leurs parfums. Lors des beaux jours, de nombreuses manifestations y sont organisées. 



En caisse, vous pouvez acheter le livre écrit par Gérard Charles Cochet « Grisy Suisnes, son histoire et ses roses », rosiériste et descendant direct de Christophe Cochet ! C’est grâce aux membres très accueillants de cette belle association qui animent ce musée de la rose que cette mémoire est restée intacte.

 

 

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