mardi 20 août 2024

Le musée des peintres de Barbizon : voulez-vous dîner dans la salle à manger des artistes ou des officiers ?


Le musée des peintres de Barbizon est établi dans les bâtiments de l’ancienne « auberge Ganne », où de nombreux artistes attirés par la proximité de la forêt de Fontainebleau se retrouvaient à la fois pour être hébergés et pour se restaurer. Les fondateurs connus sont Jean Baptiste Camille Corot, Charles François Daubigny, Lazare Bruandet, Jean François Millet, Théodore Rousseau… 


Certaines de leurs toiles sont exposées au musée de peintres de Barbizon, d’autres au musée d’Orsay à Paris. François Ganne exerçait la profession de tailleur, et tenait un commerce d’épicerie. A partir de 1820, il fournissait des denrées aux peintres, puis se transforma progressivement avec sa femme Edmée en aubergiste. Au rez-de-chaussée, on découvre l’épicerie-cuisine-chambre à coucher des aubergistes, la salle à manger des officiers, et la salle à manger des artistes. Ces trois espaces restituent le décor et l’ambiance de l’auberge Ganne tels que l’ont connu tous les artistes et hôtes de passage au milieu du 19ème siècle. 




C’est dans la salle à manger des artistes que les artistes hébergés se réunissaient à l’heure du dîner. On y découvre des meubles et des panneaux peints par les artistes pensionnaires. Une table rectangle occupe le centre de la pièce, avec ses chaises. 




Contre le mur, un buffet bas dont les portes sont peintes en trompe d’œil pour suggérer d’emblée le contenu du meuble, un panneau « La danse autour du punch » nous donne une idée joyeuse de l’ambiance qui y règne durant les repas.  



« La noce de la fille Ganne », accroché dans la salle, peint par Olivier Penne montre la proximité des aubergistes avec les peintres. La célébration de la noce qui eut lieu le 7 mars 1859 se tint même à l’auberge Ganne avec la plupart des peintres présents au village. 





La salle à manger des officiers est d’aspect plus bourgeois. Le nom de cette salle rappelle qu’en 1839, à l’occasion de manœuvres militaires qui avaient lieu sur la plaine de Chailly, des officiers sont venus prendre leurs repas à l’auberge Ganne. Comme ils ne voulaient pas se mélanger avec les artistes, ils prirent leurs repas dans cette pièce séparée. La table d’hôte est dressée à votre arrivée comme si elle vous attendait, avec la vaisselle du service dit « Flora» produit par la faïencerie de Creil et Montereau.




Entre les deux salles à manger, se trouvent à la fois l’épicerie-cuisine-chambre à coucher des aubergistes. A l’époque, c’est par la porte de cette pièce qui donnait sur la rue que l’on entrait dans l’auberge. Cette pièce avec sa triple fonction était composée d’un comptoir où trônent encore une balance, des bocaux pour la vente « du sucre, du café, de la cannelle et autres denrées coloniales », et au-dessus, des bouteilles de vin retournées. Le point de cuisson était constitué par une magnifique cheminée équipée de chaudron et de crémaillère. On aperçoit un vaisselier suspendu et un buffet, qui nous donne une idée de la vaisselle de service. Le lit à coucher des aubergistes se trouvent dans la même pièce. Ils voulaient laisser les autres pièces à leurs clients. Il n’y a point de problème sur leur intimité. Les aubergistes étaient toujours les derniers à se coucher et les premiers à se lever. 







La suite de la visite se déroule à l’étage, où les chambres dortoirs sont transformés en espace d’exposition. Dans certaines pièces, lors des rénovations, le dégagement des papiers peints et badigeons qui recouvraient la totalité des murs a permis de mettre à jour des traces d’activité et esquisses des peintres. Ils avaient pris l’habitude de peindre directement sur le mur des chambres ! 



En cette fin d’été, la ville de Barbizon sous le soleil est magnifique. Les rues sont décorées de drapeaux bleu blanc rouge qui font la joie des touristes !

 

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