Les cafés ? Chantal Thomas y fait l’éloge de ces lieux de sociabilité dans ses écrits depuis longtemps. Avec « Café de la mémoire » publié en 2008, « Café Vivre, chronique en passant » publié en 2020 toujours aux éditions du Seuil, elle a une prédilection pour ces endroits où se mélangent « les catégories sociales et mentales », où l’on peut bien se sentir tout en n’étant pas chez soi, où l’on cultive l’art de la flânerie, où l’on peut parler avec ses amis, avec des inconnus, où circule le désir, les rencontres de l’instant et du sans lendemain. Dans l’émission de la Grande Librairie du 25 juin 2020, elle nous parle de cette sociologie du café comme lieu d’affranchissement et une bulle salutaire du quotidien : « Depuis toujours je voyais les cafés comme le lieu de la parole inventive. Au lieu de s'échanger des paroles gelées, mortes ou codifiées, comme c'est souvent le cas dans les familles, dans les cafés les gens sont inspirés et se posent des vraies questions philosophiques. A l'extérieur du café, les clients regardent le monde alors qu'à l'intérieur cela nous permet de partir de chez soi et de reconstruire dans un lieu public un espace, une pause". Quand elle était petite, ces cafés mystérieux étaient fréquentés que par les hommes, dont son grand père. Pourvoir fréquenter les cafés a été un vrai privilège pour elle, qui marque sa rupture avec les femmes de sa génération précédente. « Café Vivre, chronique en passant » correspond aux textes qu’elle avait publié dans le journal Sud-Ouest, en raison d’une chronique par mois de 2014 à 2018 comme un journal de voyage. Et ses voyages ne sont pas que géographique. Elle nous fait voyager dans le temps, dans l’histoire, dans la poésie à travers des histoires très humaines. Ses livres sont à découvrir, chez soi ou aux cafés lorsqu’ils seront à nouveau ouverts !
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