mercredi 21 mai 2008

Au Festival de Cannes : « La vie moderne » de Raymond Depardon, ou la disparition d’un monde paysan.


Raymond Depardon est un brave homme. Et son documentaire « La vie moderne » présenté au Festival de Cannes sur les quelques vieux paysans des Cévennes est un film brave. Presque au sens héroïque car il faut beaucoup de folie pour aujourd’hui monter au front d’un film qui scrute des visages et des vies qui n’intéressent plus personne.
Ce documentaire sur le monde paysan est l’aboutissement de dix ans de travail। Raymond Depardon a attendu la soixantaine pour se pencher sur le monde qu’il connaît le mieux। Né dans une famille de cultivateurs de Ville-Franche-sur-Saône, il a pris ses premiers clichés dans la ferme natale. Dans « La vie moderne », il achève de se réconcilier avec ce milieu longtemps fui, en posant sa caméra chez une famille d’éleveurs, les Privat. Il brosse tout autant le portrait d’une certaine France paysanne, qu’il se livre en creux à un émouvant exercice autobiographique.

Qu’est-ce qu’on entend ? Qu’est-ce qu’on apprend ? Qu’un mode d’existence dont nous procédons tous, celui des paysans, des provinciaux est en train de s’éteindre. Et qu’il y a urgence à en prendre une dernière graine.
Pour Depardon, les paysans ont une présence cinématographique incroyable. C’est leur parole qui l’avait surtout intéressé. Pour lui, ceux qui ne disent rien sont aussi intéressants que ceux qui parlent. Le lieu où leur voix s’exprime le plus, c’est dans la cuisine.
Voici un film conscient des évolutions du monde, comme le souhaite le président du Jury Sean Pen. La disparition du monde paysan, c’est la disparition de nos vrais produits du terroir !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Post très intéressant, j'irai voir le film