La publication par la FAO d’une très sérieuse étude intitulée « Les conflits humains-faune en Afrique : Causes, conséquences et stratégie de gestion » nous donne les réponses. En tant qu’urbain, cette étude à première vue semble très éloignée de nos problématiques, sauf qu’en Afrique, le saccage d’une plantation peut être désastreux pour la survie d’une famille. Le fait qu’un membre puisse être tué par un animal est aussi tragique. La lecture de ce rapport est passionnante. C’est à la fois un voyage dans ces contrées lointaines, mais aussi des recettes, au sens propre du terme, imaginatives et naturelles pour se protéger des dangers de la nature !
Avec une population mondiale qui croît au rythme d'environ 75 millions de personnes par an, l'homme et la faune sauvage se disputent de plus en plus l'espace vital, accroissant d'autant les risques de conflits, les menaces aux vies humaines et aux moyens d'existence, explique l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
La compétition entre l'homme et la faune sauvage remonte à la nuit des temps, "mais aujourd'hui, les choses se compliquent, en particulier en Afrique", explique l'expert de foresterie et de faune sauvage de la FAO, René Czudek. La population du continent, qui renferme les plus vastes réserves de faune sauvage de la planète, passera d'un à deux milliards d'habitants au cours des 40 prochaines années. Les Africains s'entasseront dans les villes, mais leurs cultures exerceront une pression croissante sur le territoire peuplé par la faune sauvage.
La FAO propose un ensemble d'outils pour atténuer des conflits homme-faune sauvage. Il a pour vocation principale de résoudre ces problèmes en Afrique, en contribuant à protéger les populations, leur bétail et leurs cultures des animaux, mais aussi à protéger les animaux de l'homme.
Selon le Comité technique sur la faune sauvage de la Communauté de développement de l'Afrique australe, les animaux sauvages représentent le problème numéro un pour les populations rurales, tant pour leur sécurité personnelle que pour les dégâts économiques qu'ils occasionnent.
Les éléphants sont particulièrement friands de cultures de plein champ, comme le maïs et le manioc. Selon les estimations, le coût annuel des raids d'éléphants vont de 60 dollars (Ouganda) à 510 dollars (Cameroun) par agriculteur concerné.
Chasser de ses terres un éléphant mâle adulte est naturellement plus facile à dire qu'à faire, mais tous les éléphants ont un talon d'Achille: ils détestent le piment! La solution pourrait être le Mhiripiri Bomber, un pistolet en plastique tirant des balles de ping-pong contenant un super concentré de piment qui explose au contact de la peau de l'animal, qui prendra la poudre d'escampette.
Une autre méthode efficace consiste à fabriquer des briques de piment avec du crottin d'éléphant et du poivre moulu, à les placer à la lisière des champs menacés et à les allumer. La fumée épaisse et âcre qui se dégage éloigne les éléphants. On peut aussi cultiver des champs entiers de piments, avec le double avantage d'avoir des cultures de rente et un instrument de dissuasion contre les éléphants.
La stratégie globale poursuivie par l'ensemble d'outils de la FAO est la prévention des conflits par une planification préventive de l'utilisation des terres - en veillant, par exemple, à semer les cultures là où elles sont le moins accessibles aux animaux problématiques. Des couloirs devraient être créés pour les animaux sauvages afin qu'ils puissent se rendre aux points d'eau, tout en évitant le contact, dans la mesure du possible, avec la végétation riveraine et en lisière de collines.
Cependant, dans les sites où l'homme et les animaux sauvages partagent le même espace, le danger ne peut être entièrement écarté. A l'heure actuelle, il semble que les plus grandes menaces de prédateurs pour l'homme soient les grands crocodiles du Nil qui peuvent peser jusqu'à une tonne. Des rapports de Zambie et du Mozambique laissent entendre que ceux-ci sont responsables du plus grand nombre de décès causés par des animaux dans ces pays (300 au Mozambique).
On peut protéger les points d'eau en construisant des clôtures solides. Mais il est important de savoir que les crocodiles sont moins susceptibles d'attaquer l'homme ou le bétail s'ils disposent de stocks abondants de poisson. Eviter la surpêche serait donc un moyen d'atténuer le danger.
On peut décourager les hippopotames qui, comme les éléphants, aiment s'attaquer aux cultures la nuit, en les éblouissant avec un projecteur. Mais cette opération nécessite de la prudence, car ces animaux sont imprévisibles et peuvent charger au lieu de s'enfuir.
Investir dans un chien de garde est un bon moyen d'être averti de l'approche de prédateurs. Dans certaines zones du Kenya, on utilise des ânes à la place des chiens. Ils n'ont peur de rien et peuvent faire fuir même de gros carnivores en brayant, en mordant et en ruant.
Une arme de dissuasion contre les babouins est un serpent dissimulé dans une miche de pain. On peut faire fuir les babouins qui s'introduisent dans les maisons pour dérober de la nourriture, en plaçant un serpent, de préférence vivant, dans un pain vidé de sa mie. En se retrouvant nez à nez avec le reptile, ils auront une telle peur qu'ils se garderont bien de revenir.
D'une façon générale, toutefois, le meilleur moyen de réduire les problèmes auxquels est confronté l'homme avec la faune sauvage - et vice versa - consiste à éduquer les agriculteurs et les villageois, ainsi que les responsables politiques, pour qu'ils considèrent les animaux comme un atout plutôt que comme une menace à éliminer.
Une solution pourrait être de leur verser un pourcentage des recettes tirées du tourisme, de les rémunérer pour les services environnementaux qu'ils rendent, ou de leur offrir une indemnisation pour les dégâts causés aux cultures ou les dommages corporels subis.
L'ensemble d'outils sur les conflits humains-faune sauvage est actuellement en train d'être testé en Afrique australe. Il a été préparé en collaboration avec le CIRAD (Centre de recherche agronomique pour le développement), le WWF (Fonds mondial pour la nature), CAMPFIRE (Programme de gestion des aires communales pour les ressources indigènes) et d'autres partenaires. Oubliez le Machu Picchu et El Condor Pasa. Le Pérou est aujourd'hui réputé pour autre chose que son folklore et son archéologie. Sa gastronomie jouit depuis quelques années d'une grande popularité en Asie et en Europe, où le nombre de restos péruviens explose. L'Amérique du Nord est en train d'allumer. Et Montréal n'est pas en reste. Résumé d'un phénomène et rencontre avec trois chefs qui nous livrent leurs secrets.
En Asie, la cuisine péruvienne est classée depuis 10 ans comme l'une des trois meilleures gastronomies du monde. En Europe et en Amérique, elle connaît actuellement une fulgurante ascension. Pas plus tard que l'an dernier, la revue gastronomique The Chef a déclaré que Lima était la capitale culinaire de l'Amérique latine. Une opinion partagée par les magazines Time et The Economist, qui lui ont aussi consacré des dossiers.
Cet engouement planétaire n'a pas épargné le Pérou, qui a fini par prendre conscience de son énorme potentiel culinaire. Le gouvernement fait désormais la promotion du tourisme à travers la gastronomie et des voyages sont organisés autour de la bouffe! «On est loin de l'époque où les grands hôtels péruviens ne servaient que de la cuisine internationale», lance Luis Corcuera, propriétaire du restaurant Sol y Mar, dans la rue Saint-Hubert.
Ce n'est pas tout: il y a six ans, l'école gastronomique le Cordon bleu a ouvert une filiale à Lima, la seule en Amérique latine. Et d'autres écoles d'hôtellerie ont été fondées afin de répondre à la demande croissante de cuisiniers péruviens dans le monde. Car selon Martin Ore, du restaurant Mochica de la rue Saint-Denis, «il y a un besoin criant pour des chefs à l'extérieur du Pérou».
La stabilité politique expliquerait en partie l'actuelle émergence de la cuisine péruvienne. Miné par la guerre civile, le Pérou d'il y a 20 ans était trop déchiré pour penser à partager ses richesses. Mais il retrouve maintenant ses lettres de noblesse dans le domaine de l'exportation minière et agricole. «Cette croissance économique a donné autre chose à voir que notre archéologie», résume M. Ore.
Ce n'était probablement qu'une question de temps. Car la cuisine péruvienne, millénaire et extraordinairement éclectique, ne pouvait rester éternellement méconnue.
Avec près de 2000 plats différents (certains disent plus de 3000!), la gastronomie du Pérou serait la plus diversifiée du monde. Une extraordinaire abondance, qui s'explique en grande partie par la variété géographique du pays, entre mer et montagne, jusqu'à l'Amazonie. En effet, le Pérou posséderait 84 des 104 écosystèmes que possède la planète! Ajoutez les nombreuses influences espagnole (riz, oignon, boeuf), japonaise (le savoir-faire du poisson) et chinoise (soya et gingembre) et vous obtiendrez une fusion unique, qui mijote depuis quelques siècles, voire quelques millénaires, puisqu'avant les Incas, les Mochicas cultivaient déjà l'art de la table.
Que la cuisine péruvienne soit aussi bonne pour la santé justifie aussi son émergence récente. Au-delà des classiques ceviches, jaleas et autres poulets braisés qui trônent au menu, certains chefs servent du quinoa, le macca (tubercule aux propriétés énergisantes) et même du lama, une viande sans cholestérol qui aurait la vertu de nettoyer les mauvaises graisses dans le sang. «On dit que la cuisine péruvienne se situe entre le plaisir de bien manger et la cuisine santé. D'ailleurs, c'est ce que les Asiatiques semblent retenir le plus», résume Martin Ore.
Avec une augmentation notable de son nombre de restaurants, le Montréal péruvien n'est pas en reste. Au delà des «classiques» comme Eche pa Echarle et Villa Wellington, qui existent depuis plus de 20 ans, de nouveaux établissements comme Sol y Mar, Mochica et Raza ont ouvert leurs portes au cours de la dernière décennie. Alors que le Pérou s'apprête à célébrer sa fête nationale (28 juillet), trois chefs ont accepté de partager un morceau de leur culture.
Découvrez ce rapport passionnant en le téléchargeant gratuitement avec le lien ci-après.
www.fao.org/docrep/012/i1048f/i1048f00.htm
mardi 3 août 2010
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