De loin, les châtaigniers semblent encore tout nus en ce
mois d’avril, dans leur tronc noir. De près, on note de jeunes feuilles qui
prennent naissance. La récolte des châtaignes n’aura lieu qu’à la mi-octobre. Dans
les Cévennes, les châtaigniers font partis des paysages.
On l’appelait l’arbre
à pain des Cévennes car il procurait la farine et était la base de l’alimentation
de toute une région. Des générations de cévenoles étaient nourries de cette
fameuse « bajanat », la soupe quotidienne de châtaignes cuites à l’eau.
Sa saveur variait selon qu’on y ajoute de l’eau, de lait, de l’ail, des lardons,
du sucre et même du « clinton », ce petit vin piquant et râpeux du
pays. La confection de cette « bajanat » s’effectue avec les « châtaignons »,
ces châtaignes débarrassées de leur peau, puis séchées dans les « clèdes ».
Dans les épiceries de Saint Jean du Gard, impossible de trouver ces
châtaignons. Les clients n’ont plus le cœur à les consommer.
On trouve la
châtaigne sous forme de confiture, de sirop, de farine (9,80€ pour 500g, un
luxe !), de pain. Rares sont les familles qui s’aventurent encore à faire
des crêpes ou des gâteaux à base de farine de châtaigne. Le prix est un frein.
De plus, il faut toujours les mélanger avec de la farine de blé !
Seuls
les nostalgiques de cette saveur de leur enfance entretien encore ce marché de
produits à base de châtaigne, si fragile !
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