Plus que
quelques jours pour visiter cette magnifique exposition « L’inca et le
conquistador » au musée
du quai Branly à Paris.
L’exposition
met en scène la rencontre de deux hommes, de deux mondes, l’inca Atahualpa
et le conquistador Francisco Pizarro. Avec le point d’orgue
de cette date fatidique le 16 novembre 1532 où les Espagnols commirent un acte
inimaginable, celui de capturer le « Fils du Soleil » et le tuer. La
raison ? L’exposition montre les deux versions de l’histoire. Pour les
Espagnols, le fait qu’Atahualpa avait jeté la bible par terre. Pour les Incas,
le refus des Espagnoles de pratiquer un toast, rituel de paix offert par
Atahualpa qui avait provoqué sa colère. Tout au long de l’exposition, l’importance
des rituels des boissons est évoquée.
Elle commence par la présentation de jarres
urpu pour transporter la bière de
maïs que le souverain offrait à ses sujets lors de rassemblement périodiques et
des rituels. Ces jarres possèdent une base conique qui permet de les stabiliser
au sol dans une cavité creusée à cet effet.
Il y aussi d’autres jarre à fond
plat comme ce magnifique jarre cumana
aux motifs naturalistes et géométrique qui rappelle les grains de maïs.
La
bière de maïs est conservée aussi dans des bouteilles, comme cette bouteille
avec des motifs de chauve-souris.
Les gobelets cérémoniales pour ces rituels de
boissons sont appelés quero et aquillas. Ils sont toujours utilisés
par paire. L’un des gobelets est toujours plus grand, pour signifier la prééminence
de l’Inca. Dans les Andes, trinquer et boire ensemble constitue un acte social,
religieux et politique fondamental.
Les Espagnols, qui se virent proposer
plusieurs fois à boire dans ces gobelets ne mesurèrent pas l’importance et la
portée de de rituel. Pourtant, Pizarro n’était pas ignorant de ces rituels. En
dehors des cadeaux reçus de la part d’Atahualpa, Pizarro lui aurait envoyé « une
belle chemise et deux coupes en verre ». Il s’agit précisément des objets
types envoyés par les Incas aux populations qu’ils comptaient soumettre :
une paire de queros et une tunique finement tissée. Si ces dons étaient acceptés,
les communautés étaient pacifiquement intégrées à l’Empire. Grâce à ses interprètes,
Pizarro en savait donc plus qu’on ne pourrait le croire au sujet des échanges
symboliques andins.
En dehors des gobelets, la bière de maïs se consomme aussi
dans des pacchas lors des libations.
Ils se présentent comme une louche. Dans la cosmologie inca, la circulation d’énergie
s’incarne dans divers éléments matériels dont l’eau. On se sert des pacchas
pour consommer la bière de maïs et souligner le rôle vital des acteurs humains
dans le maintien de cette dynamique circulatoire.
C’est la viande de lama qui
accompagne la dégustation de cette bière de maïs. Pour préparer votre visite, cliquez
ici.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire