dimanche 11 mai 2025

« Une passion chinoise », la collection de monsieur Thiers au musée du Louvre Paris


A Paris, nous sommes habitués à admirer l’art Chinois aux musées Guimet et Cernuschi. Le musée du Louvre nous rappelle qu’elle possède aussi plus de 600 œuvres chinoises, issues principalement des collections d’Adolphe Thiers, d’Adèle de Rothschild et des collections royales. Avec l’exposition « Une passion chinoise » installée sur la mezzanine Napoléon, c’est la collection méconnue de monsieur Thiers que nous pourrons découvrir avec plus de 170 œuvres incluant des porcelaines, des jades, des laques, des rouleaux impériaux ! 


La première partie de l’exposition nous dresse le portrait d’Adolphe Thiers (1797-1877), à la fois journaliste, historien, député, ministre, président du conseil et président de la République Française ! Son regard sur l’art, et sa passion chinoise qui remonte à l’adolescence. On y découvre sa bibliothèque sinologie. La seconde partie nous plonge dans les grands thèmes de sa collection : paysages, architecture, costumes, mais aussi traditions spirituelles comme le bouddhisme, le taoïsme et le confucianisme. Cette passion chinoise de monsieur Thiers nous invite à un voyage entre diplomatie, art et passion personnelle. 


Des événements sont organisés autour de l’exposition. Réservez votre date du mardi 20 mai 2025 pour une journée d’étude sur « Être sinophile au XIXème siècle : autour de la collection chinoise d’Adolphe Thiers », organisée avec le soutien de la fondation Bei Shan Tang. L’entrée est gratuite sur inscription ici. « Cet événement explorera la collection d’art chinois aux XVIIIe et XIXe siècles, en Europe, notamment l’articulation de celle de Monsieur Thiers avec d’autres plus anciennes ou contemporaines. Un regard particulier sera porté sur les relations entre la France et la Chine durant cette époque, marquées par des évolutions majeures, des échanges intellectuels ou marchands du XVIIIe siècle aux guerres de l’opium et la manière dont cela se reflète dans la collection. Les discussions porteront ensuite sur la culture lettrée chinoise ainsi que l’art de la dynastie Qing dans la collection. Les échanges prendront la forme de discussions libres mettant particulièrement en avant l’actualité de la recherche dans les thématiques en question et comment les découvertes faites sur la collection Thiers s’inscrivent dans ce contexte ».


 

samedi 10 mai 2025

Goûter banquet de pâtisseries polonaises pour la signature du traité d’amitié France-Pologne à Nancy.


Avec sa programmation « Le printemps franco-polonais » du 5 mai au 28 juin 2025, la ville de Nancy célèbre ce moment historique de la signature d’un traité d’amitié France Pologne à Nancy le 9 mai 2025 par le président français Emmanuel Macron et le premier ministre polonais Donald Tusk. C’est une invitation à découvrir la culture polonaise à travers des expositions, sa gastronomie, des concerts et son patrimoine. 


La ville de Nancy pour la signature de ce traité n’est pas du au hasard. Donald Tusk a souligné que Nancy est « la plus polonaise des villes françaises ». Nancy fût la résidence du roi de Pologne Stanislas Leszczynski, devenu duc de Lorraine et beau-père du roi de France Louis XV après avoir été contraint à l’exil par les armées russes et autrichiennes. 


On lui attribue même l’ancêtre du baba au rhum. Trouvant son kouglof un peu dur et trop sec, il demanda qu’il soit arrosé de vin de Tokay ! C’est en 1735 à Paris que le pâtissier Nicolas Stohrer remplace le vin de Tokay par du rhum ! Pour le goûter banquet offert au public le 7 mai 2025 place de la Carrière,  point de baba au rhum mais 3 pâtisseries polonaises sans alcool à savoir la babka, la szarlotka et la makotch. La babka est une brioche à pâte levée qui peut être enrichie de raisins secs macérés, de chocolat, de citron. C’est un gâteau de célébration, symbole de prospérité et de richesse, adopté et réinterprété par de nombreux chefs pâtissiers français. 


La szarlotka est une tarte aux pommes à base d’une pâte sablée ou brisée, qui peut être recouverte de pâte façon crumble. La makotch est une brioche garnie de graines de pavot. Si vous n’avez pas la chance d’avoir une pâtisserie polonaise dans votre ville, les recettes sont disponibles sur le web pour les réaliser vous-même !


 

Sergio Dussin, le cuisinier des Papes


Sergio Dussin, ce chef vénitien a eu l’honneur de servir les trois derniers Papes sur plus de vingt ans de service. Nommé le cuisinier des Papes, il a partagé sur son compte facebook l’article qui lui est consacré dans le magazine italien Chi édition du 7 mai 2025, dévoilant ainsi la philosophie de sa cuisine et les gourmandises terrestres des souverains pontifes. Sa cuisine est une cuisine simple, ancrée dans les terroirs italiens, avec des produits locaux et de saison. Pour lui, la nourriture parle à ceux qui la servent et à ceux qui la préparent, mais la vraie joie est dans le partage. Il a cuisiné non seulement pour les trois derniers Papes. Il a aussi préparé des repas pour les personnes en difficultés avec le Pape François. Ce dernier n’avait aucun problème à table. Il mangeait de tout et friand de la simplicité comme une bonne pizza, un bon plat de pâtes, du pain avec de fromage. Cependant, il ne reste pas à table plus de 45 minutes préférant même prendre son café après repas directement dans son bureau. 


Pour le Pape Benoit XVI, il adorait les risottos aux légumes mais sans les champignons. Il ne buvait pas de vin. Seulement du jus d’orange. Quand au Pape Jean Paul II, quand il était entré à son service, il était déjà âgé et pas en bonne forme. Il aimait les soupes de légumes et les ragoûts de veau. Il aimait aussi les asperges, sous toutes ses formes. Même s’il n’avait pas cuisiné pour les cardinaux durant le Conclave, assuré par les religieuses avec l’aide d’un cuisinier, il en connait les règles d’une cuisine digeste. Ce sont les recettes de soupes, de risottos, de viandes blanches, de poissons qui sont servis, mais sans oignon, sans beurre, sans sauces lourdes. Les fritures sont prohibées. De la souplesse alimentaire est prévue pour les cardinaux végétariens ou souffrants d’allergies. Pour lui, l’ingrédient culinaire le plus important de ces Conclaves est de secret ! Sur les rations alimentaires, il rappelle que les cardinaux sont généreusement servis, loin rations réduites de moitié lors du Conclave de 1270 qui a duré deux ans et neufs mois, avant le passage au régime strict au pain et à l’eau.

Optimiste, il avait parié que le nouveau Pape sera élu avec le 10 mai. Il a même déjà prévu des raviolis aux asperges ! Il espère continuer à être le cuisinier le nouveau pape Léon XIV.

vendredi 9 mai 2025

Célébration des pains du monde par les boulangers du grand Paris sur le parvis de Notre Dame de Paris


Comme à chaque printemps, les boulangers du grand Paris célèbrent « la fête du pain ». Cette 28ème édition se tient dans le cadre grandiose du parvis de Notre Dame de Paris avec le montage d’un espace d’exposition, d’un fournil et d’une boutique jusqu’au 11 mai 2025. 




Si l’inscription sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco est bien mise en valeur pour la baguette française, cette « fête du pain » rend hommage à tous les pains du monde. 






Sur l’espace d’exposition, la baguette et les pains français partagent la vedette avec le pain grecque, le koulouri ; le pain turc le pide ; le pain éthiopien, l’injera ; le pain suédois, le polar bread ; les pains chinois cuits à la vapeur, travaillé en forme d’orange, de cacahuètes, de kaki, de maïs, de kaki… 






Cette année, le thème à l’honneur est « La boulangerie, des métiers d’avenir », avec la mise en valeur de quatre métiers : le boulanger, le tourier, le pâtissier, le vendeur. Dans l’espace fournil, les visiteurs peuvent les voir à l’œuvre. 






On y observe le façonnage du pain par les boulangers, le travail et le tourage des pâtes feuilletées pour la confection des croissantes par les touriers, le garnissage des crèmes et décors des pâtisseries par les pâtissiers. L’odeur du pain, et des viennoiseries qui sortent du four donne l’envie à tous d’y goûter, d’où le dernier contact d’achat avec le vendeur. 



Avec des queues de plus de 2 heures pour les visiteurs sans ticket pour visiter la cathédrale Notre Dame de Paris, ces derniers ne se privent pas pour acheter des baguettes, des sandwichs, des viennoiseries et de pâtisseries à la boutique. 



Une belle occasion de découvrir le savoir-faire artisanal du pain à la française, et peut-être susciter des vocations ! 


C’est dans cette écrin qu’était remis l’artisan boulanger Mickaël Reydellet, propriétaire de la boulangerie « La Parisienne » dans le 10ème arrondissement, le prix de la meilleure baguette de Paris 2025.

 

« Garde suisse pontificale, buon appetito (des plats préférés, des histoires et des portraits des célébrités) » du Vatican de David Geisser


Avec la nomination du nouveau pape Léon XIV, la deep dish pizza de Chicago, le ceviche et les picarones (beignet de patate douce et de courge) du Pérou figureront-ils bientôt à la table pontificale ? Dans son livre « Garde suisse pontificale, buon appetito » paru en 2014, l’ex-garde suisse David Geisser devenu cuisinier des Papes nous partage les coulisses de la vie quotidienne du Vatican, des habitudes culinaires de ses habitants et surtout des Papes, les recettes consommées. Sur les derniers Papes comme François né en Argentine, Benoit XVI né en Allemagne, même s’ils ont adopté à Rome les recettes incontournables de la cuisine italienne, ils ont gardé la nostalgie de leur cuisine natale. Ainsi, le pape François était friand des empanadas garnis de bœuf, de la « colita de cuadril » un bœuf braisé au vin rouge et de Madère, et pour la touche sucrée, d’un « dulce de leche », un cousin de la crème brûlée qu’il arrose un peu de Cognac. Avec un père français et une mère espagnole, le pape Léon XIV, encore connu sous le nom de Robert Francis Prevost jusqu’à hier, est né à Chicago aux Etats-Unis. Ayant passé plus de la moitié de sa vie en mission au Pérou, il est naturalisé péruvien depuis 2015. Lors de sa première allocution, après avoir souhaité « Que la paix soit avec vous tous », il a rendu hommage en espagnol à son cher diocèse de Chiclayo au Pérou et à ses fidèles qui l’ont accompagné. Le pape Léon XIV perçu comme modéré et social, dans la lignée de son prédécesseur le Pape François, saura aussi concilier le meilleur de toutes les cuisines qu’il a connu.

mardi 6 mai 2025

Fêtes et célébrations flamandes : Brueghel, Rubens, Jordaens… au palais des Beaux-Arts de Lille


Des cérémonies urbaines aux noces et kermesses villageoises, jusqu’aux fêtes de cour et des rois, le palais des Beaux-Arts de Lille nous propose de replonger dans l’univers du divertissement collectif des fêtes flamandes des XVI et XVIIème siècle. 


Lors de ces moments joyeux, les œuvres des grands maîtres tels que Brueghel, Rubens, Jordaens… nous montre que les tables étaient toujours bien garnies, le vin coulait à flot, et les corps exultaient au son de la musique et des danses ! Qu’elle soit solennelle ou débridée, urbaine ou campagnarde, la fête rassemble au-delà du sexe, de l’âge ou de la condition et apparaît aussi comme un moyen de faire société. 


A une époque où les Pays-Bas subissaient les outrages de la guerre des Quatre-Vingts ans (1568-1648), connaissaient famines et épidémies, les fêtes et les célébrations sont un retour à la vie, un moment du lâcher-prise. L'exposition rassemble plus d'une centaine de peintures, dessins et autres pièces d'institutions renommées belges, françaises ou internationales telles que les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique et le musée du Louvre Paris. Une riche programmation est proposée autour de l’exposition. 


Pour préparer votre visite, cliquez-ici. Ce sera l’occasion de faire ripaille autour de cuisine du Nord à la sortie de l’exposition !

 

samedi 3 mai 2025

« Les Herbes sauvages : récits d’un cuisinier » par Nakahigashi Hisao


Hisao Nakahigashi est un chef cuisinier mythique de Kyoto. Son restaurant le Sôjiki Nakahigashi (Le Mangeur d’herbes) situé non loin du Pavillon d’argent est ouvert depuis 1997. L’appellation de son restaurant vient de sa passion pour la cueillette des plantes sauvages, des fleurs, des comestibles dans la montagne environnante. 

Ces ingrédients qui nourrissent sa cuisine au quotidien sont complétés les productions de son potager, des produits locaux. Son livre « « Les Herbes sauvages : récits d’un cuisinier », paru aux éditions Philippe Picquier est juste passionnant. Il nous livre sa vision du bon, chante son amour des produits liés aux saisons, sa manière de les sublimer sans rien gaspiller, redéfinit le rôle d’un cuisinier dans le respect et la gratitude de la nature, du respect accordé aux éleveurs et producteurs ! 


Ce chef avec sa démarche précurseur va au-delà de la cuisine. Il nous parle aussi de la saveur différente des légumes à chaque saison, de leur morphologie évolutive, de leur énergie venant de la terre qui imprègne aussi notre être lors de la dégustation. Sa cuisine bienveillante devient une philosophie de vie, un acte d’amour et de gourmandise en lien avec les ressources locales de la nature, une façon d’être au monde. “Manger est au cœur de la vie même et de notre relation avec les autres êtres vivants”, nous précise le chef. 



A plus de 80 ans, le chef Hisao Nakahigashi continue chaque matin sa cueillette gourmande. Il y a plus de 6 mois d’attente pour s’attabler à son restaurant étoilé au Michelin d’une dizaine de places avec un petit salon à l’étage. Le menu de base débute à 80€. 


Le dressage de ses recettes avec esthétisme est digne des estampes japonaises. La préface du livre est signée par le chef étoilé Olivier Roellinger, qui se reconnait dans la démarche du chef malgré une distance à la fois culturel et géographique.  


En bonus, à la fin du livre. Il nous partage sa recette d’huile de sanshô. Une huile parfumée universelle qui accompagne tous les mets, en particulier le riz grillé. C’est ainsi que je découvre l’huile de riz obtenu à froid par pression de l’enveloppe du grain de riz pour sa confection.