Ce rendez-vous littéraire à la Maison de la Culture du Japon
hier, sur une « Promenade littéraire et culinaire » me donne
tout simplement l’envie de relire « Le
club des gourmets et autres cuisines japonaises » de Ryôko Sekiguchi. Plusieurs auteurs
dont elle a fait référence hier se trouvent dans ce livre, avec dix gourmets
littéraires du XIIème siècle à nos jours. Vous avez Kôzaburô Arashiyama, Osamu
Dazai, Rosanjin Kitaôji, Shiki Masaoka, Kenji Miyazawa, Kafû Nagai,
Kanoko Okamoto, Jun’ichirô Tanizaki... L’éclairage en plus sur sa
passionnante conférence d’hier, c’est le rapport des écrivains japonais à la
cuisine et aux boissons, non seulement dans leurs œuvres mais aussi dans leur
vie. Sur l’époque actuelle, ce sont les « produits dérivés » sur les
livres des auteurs, déclinés en livre de cuisine qui font la singularité du Japon.
Ainsi, dans les romans d’Haruki Murakami, ses personnages font beaucoup la
cuisine au lieu d’aller au restaurant. Des « livres dérivés »
proposent les recettes de ses personnages, avec des plats vaguement occidentaux,
faciles à réaliser. Ils permettent aux lecteurs de se projeter concrètement
dans l’univers de l’auteur, d’en goûter la saveur. Autre exemple avec Ikenami
Shôtarô, spécialisé dans les romans historiques de l’époque Edo. Le livre
dérivé donne les recettes historiques de cette période.
L’auteur va cuisiner lui-même
et proposer un guide des restaurants de
l’époque Edo à Tokyo. Ainsi, nous avons un va et vient entre la réalité et la
fiction, un mélange entre fiction et réalité ! L’auteur préféré de Ryôko
Sekiguchi, c’est Jun’ichirô Tanizaki. Elle a clôturé sa conférence par la
lecture d’un extrait de son club des gourmets : « Sans doute, chez les membres du Club des
Gourmets, l’amour de la gastronomie ne le cédait-il en rien à l’amour des
femmes. Ils formaient une brochette d’oisifs uniquement occupés à jouer,
acheter des femmes et se délecter de mets raffinés. La découverte de mets
singuliers et de denrées rares leur était une spécialité et une fierté, comme
on se vante de savoir dégotter les jolies femmes. Ah, s’ils pouvaient trouver
un chef capable de leur créer ces goûts… » !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire