Comme forme de production
culturelle et symbolique, la cuisine a pu être revendiquée, au cours de son
histoire, comme une « science » et comme un « art », au même titre que les arts
consacrés que sont la peinture ou la musique, développant une esthétique
visuelle et une harmonie des saveurs. Elle est devenue objet de pensée savante,
de discours théoriques, de jugements critiques. Passant du statut de «
domestique » au statut d’« artiste », qui signe des recettes et des livres, le
cuisinier a progressivement accédé au statut de créateur d’un acte artistique
éphémère qui fait exception, jusqu’à devenir une « star ». Dans ce livre « L’artification du
culinaire » édité aux
publications de la Sorbonne, Evelyne Cohen et Julia Csergo coordonnent les
travaux des spécialistes sur le thème. Voici leur identité et leur contribution :
- L’art culinaire ou
l’insaisissable beauté d’un art qui se dérobe. Quelques jalons, XVIIIe-XXIe
siècle, Julia Csergo (UQAM
et Lyon 2)
- La première artification du culinaire
à la fin du Moyen Âge, Mireille Vincent Cassy (U. Paris Diderot)
- Yeux ouverts et bouche affamée:
le paradigme culinaire de l’art moderne (1850-1880), Frédérique Desbuissons
(Institut National Histoire de l’Art)
- L’artification du culinaire par
les expositions (1851-1939), Denis Saillard (U. Versailles-Saint Quentin)
- L’esthésique et l’esthétique. La
figuration de la saveur comme artification du culinaire, Jean-Jacques
Boutaud (U.de Bourgogne)
- Colors of caviar : le
restaurant étoilé comme espace de représentation artistique, Jean-Philippe
Dupuy (U.de Bourgogne)
- Art et magie de la cuisine: la
cuisine du grand Véfour à la télévision, Évelyne Cohen (Ecole Nationale Supérieure des Sciences de l’Information et des
Bibliothèques, Lyon)
- Cuisine potentielle en
puissance: l’Oucuipo, Benedict Beaugé (Ecrivain et journaliste gastronomique)
- Les douceurs du Japon, évocations
éphémères de la « beauté japonaise » (Nihon no bi), Sylvie Guichard-Anguis (Centre Nationale de la Recherche Scientifique)
- Pour une enquête
pluridisciplinaire sur l’histoire de la légitimation artistique, Pascal Ory (Paris 1-Sorbonne)
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