Le
chef Mathieu Pacaud ? Je
l’avais découvert dans l’émission
« De
l’art ou du cochon » sur Arte où il avait
cuisiné un magnifique pâté en croûte inspiré de la toile « Déjeuner sur l’herbe » d’Edouard
Manet. J’ai apprécié la délicatesse de ses propos, sa sensibilité du beau par
rapport à l’art et à la musique, sa vision de la gastronomie. J’appris qu’il travaillait en duo et en
symbiose avec son père Bernard Pacaud
à l’Ambroisie, une vraie institution place des Vosges depuis 6 ans !
Depuis l’année dernière, il a pris son indépendance en ouvrant au Trocadéro son
restaurant Hexagone
sur le très chic avenue Kléber. J’ai eu l’occasion d’y déjeuner et j’ai passé
un excellent moment. Sa cuisine est élégante, savoureuse, chic avec une
maîtrise technique pointue. C’est une gastronomie française qui marie
classicisme et modernité. Il en respecte parfaitement les codes qu’il sublime
avec innovation !
Le cadre du restaurant est très chic, très graphique, reposant
avec une vue sur un jardin intérieur. Sur les tables, point de nappes mais une
belle vaisselle élégante et ergonomique. Le personnel est discret, efficace,
attentif avec un service chaleureux. Je suis toujours admiratif de ces maîtres
d’hôtel qui prennent votre commande de tête, sans rien écrire. Nous avons choisi le menu Hexagone avec
entrée, viande, poisson et dessert ; en vin, du Pomerol servi au verre.
En
amuse-bouche, nous avons eu une bouchée chaude croustillante à base de pâte feuilletée
aux herbes, et une bouchée froide à base de tourteaux, courgette et mayonnaise
légèrement sucrée.
J’ai apprécié le service du pain. D’habitude, ce sont des
petits pains individuels qui sont servis. Au restaurant Hexagone de Mathieu
Pacaud, c’est une petite miche de pain ronde, coupée en six portions, encore
tiède qui est servi avec un excellent beurre. C’est du gâteau. Le renouvellement du pain se fait par une
nouvelle petite miche ronde. Voici les mets dégustés.
Ecrevisse
du lac, gelée d’anis, chamallow, mousse de buratta, vinaigrette fruit de la passion.
Une
entrée très belle, comme un tableau printanier, avec un jeu de textures et de
saveurs. La fermeté de la chair des écrevisses est enveloppée par la douceur
onctueuse de la mousse de buratta.
La gelée d’anis apporte une vraie note de
fraîcheur accentuée par l’acidité subtile de la vinaigrette de fruit de la passion.
Le chamallow apporte une nouvelle texture en bouche, sucrée et moelleuse, comme
un point de ponctuation qui relie toutes les saveurs.
Cuisse
de grenouilles de Dombes, sauce poulette, noix fraîches, macaroni
Une
sauce poulette maîtrisée qui donne la saveur principale à cette recette. Les
cuisses de grenouilles se mangent avec les doigts, qu’on trempe à chaque fois
généreusement dans la sauce. Les macaronis qui composent la couronne sont
farcis de foie gras. Une vraie gourmandise !
Filet
de Saint Pierre poêlé, coques en marinières, crémeux d’oseille, purée de céleri
rave.
Le
plat arrive comme une jolie peinture. Toutes les promesses gustatives sont là.
L’acidité de l’oseille travaillée par la
crème lui donne de la rondeur. Les parfums subtils du céleri rave magnifié
aussi par la crème. La cuisson du filet de Saint Pierre parfait. Juste nacré.
Dos de
sole, salsifis braisés, sauce vin jaune d’Arlay, râpée de cèpes.
Une
sauce au vin jaune délicieuse. Cette recette est présentée presque comme une jolie
pâtisserie. Je retiens l’idée astucieuse de cuire la chair de sole entre deux
rectangles de pâte fine croustillante. Ils préservent la délicatesse de la
chair de sole, et amènent une croustillance agréable. C’est plus simple à
manipuler en cuisine ! Les salsifis braisés et le râpée de cèpes
participent à l’équilibre des saveurs de la recette.
Pigeon
Bressan, artichaut barigoule, purée d’artichaut
Une
présentation très élégante. Le demi-pigeon est travaillé en trois façons.
Le
haut de cuisse haché et transformé en farce pour garnir le fond d’artichaut
barigoule, le suprême cuit rosé, le
petit bout de cuisse pour être dégusté avec les doigts. La sauce d’accompagnement
est délicieuse, cuisinée avec un fond de carcasse de pigeon. La purée d’artichaut,
très onctueuse, gourmande. Nous avons choisi le même plat !
En
pré dessert, un sorbet au citron qui repose et rafraîchit le palais.
Ce
dessert ? Un concentré de saveurs. Juste du bonheur magnifié par des
ingrédients d’exception.
5
quenelles avec de gauche à droite mangue et fruit de la passion / citron /
fraise / vanille/ mirabelle. Juste parfait. A peine sucré, saveur puissante des
fruits.
Pour
accompagner le café, une mignardise à base d’une crème de cassis.
Pour
découvrir le cadre du restaurant, les menus proposés, cliquez ici.
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