Ce n’est un secret pour personne. La Chine cherche à faire
classer aussi sa gastronomie comme culture immatériel à l’UNESCO. Après une
escale parisienne où fut présentée sa cuisine du Hunan en
août 2016 au Palais Brongniart, c’est à l’ambassade de Chine à Berlin que
fut convié 70 invités le 28 octobre pour déguster à la cuisine de l’empire du
milieu. Pour cette soirée de promotion de la culture culinaire chinoise, c’est
l’équipe nationale de cuisine chinoise, qui a remporté la médaille d’argent aux
olympiades de la cuisine à Erfut 2016, qui avait préparé le banquet. Trois
recettes étaient mises à l’honneur : le wensi tofu文思豆腐, le
dandan mian担担面, le nanru
rou南乳肉.
Le wensi tofu文思豆腐 est une recette qui date de la dynastie
des Qing (1614-1911), une spécialité de la cuisine du Jiangsu. Sa réalisation
requiert une grande dextérité dans le maniement du couteau. Un pavé de tofu est
coupé finement, comme des filaments de soie. La découpe par le cuisinier est
un spectacle !
Parfois, dans ses démonstrations de découpe, il a les
yeux bandés pour marquer sa maîtrise. Ces filaments de soie de tofu sont mis garniture
dans un riche bouillon. Cette recette à la texture et saveur délicates fait
partie de la cuisine aristocratique et référencée à la cour impériale. C’était
une des recettes préférées de l’empereur Qianlong.
Le dandan mian担担面,
les nouilles dan dan est plutôt un plat populaire. C’est une recette
du Sichuan à la saveur relevée et pimentée, apportée par l’huile rouge pimenté (hong
lajiaoyou紅辣椒油)et la présence du poivre de Sichuan
(huajiao花椒) qui donne la sensation d’engourdissement
de la langue que les chinois appellent « mala麻辣 ». La sauce comporte aussi du porc haché, de
la moutarde du Sichuan saumuré (川冬菜), des
herbes fraîches, de la sauce de soja, de l’huile de sésame, et parfois de la
pâte de cacahuète ou des cacahuètes concassées. C’est une recette de street
food très en vogue qui a dépassé les frontières de la province du Sichuan en
Chine.
Le nanru rou 南乳肉.
C’est une poitrine de porc braisée avec le tofu fermenté appelée nanru南乳.
Ce
sont des carrés de fromage de soja mis en fermentation avec de la levure de riz
rouge, qui donne sa coloration particulière. En Chine, il est utilisé à la fois
comme un condiment et comme ingrédient d’assaisonnement. Dans cette recette,
elle est mise en valeur par une viande à texture fondante et gélatineuse de
poitrine de porc, appelée par les chinois « viande à cinq fleurs 五花肉» du
fait des couches grasses et maigres. C’est une recette cantonaise bien connue
dans ma famille. Les lanières de poitrine de porc sont frits pour avoir une
belle coloration et faire croustiller la peau avant d’être mijoté avec de le
nanru, la sauce de soja, l’alcool de riz, du gingembre.
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