Vous aurez qu’une seule envie après la lecture de ce
délicieux et coloré livre « La main
à la pâte : lundi, ce n’est pas ravioli » d’Alessia Serafini aux éditions
de l’Epure, c’est de passer à la pratique et de mettre la main
à la pâte ! Pour les ingrédients, pas de panique. Ils sont très basiques
et vous les avez tous déjà dans votre cuisine. Les recettes de pasta d’une
semaine présentées par Alessia Serafini sont celles de sa famille, de la ville
de Ferrare. C’est une cuisine réalisée avec peu de moyens, une cuisine simple
mais goûteuse. Ses « passaleti in brodo » du lundi sont préparés en
réutilisant le bouillon du dimanche. La pâte très étonnante est juste à base de
pain rassis transformé en chapelure, d’œuf, de parmesan, de sel et de muscade. Le
nom de cette recette dérive de l’objet utilisé pour la mise en forme des pâtes,
« il ferro per passaleti », un matériel composé d’une partie plate
trouée et de deux poignets qu’on peut remplacer ce jour par une presse purée à
large trous.
Pour les « tagliatelle al ragu » du mardi avec une pâte
qui nous est plus familière car composée de farine et d’œuf, on apprend que
leur appellation vient du verbe italien « tagliare » qui veut dire
couper. Les beaux rubans de pâte sont obtenus avec une découpe précise. Les
chutes de pâtes ne sont pas perdues. Appelées « maltagliati », mal
coupés, elles sont recyclées dans une autre recette. A travers les recettes, on
découvre une cuisine ménagère où rien n’est perdu. On recycle les restes pour
le prochain repas ou on cuisine exprès de grandes quantités comme les bouillons
et les sauces tomates pour gagner du temps pour la préparation des prochains
repas, ou pour les travailler sous une autre forme. C’est toute la sagesse du
monde rural qui s’exprime dans cette famille, où même une miette de pain est
considérée comme un don de la nature !
Dans cette cuisine familiale, il y
a un vrai savoir-faire pour transcender des produits simples en de recettes
délicieuses. Il y a un vrai plaisir et une vraie sensualité dans la préparation
de ces pâtes travaillées et mises en forme avec les mains. L’auteur a appris
ces préparations en observant les gestes et en les répétant. Elle nous les
illustre à travers de magnifiques dessins que ce soit dans les gestes
techniques, dans les recettes ou dans les objets utilisés. En plus de la
transmission d’un savoir-faire intime et familiale, Alessia Serafini nous
raconte aussi l’histoire de chaque recette, ses anecdotes savoureuses.
Ainsi, les
tagliatelles étaient servies au début du XVIème siècle lors des noces
d’Alphonse 1er et de Lucrèce Borgia à la cour d’Este. La forme de
rubans rappelle les longs cheveux blonds de la marié. Quant au « gnocchi
al pomodoro » du mercredi, ils sont dégustés aussi à la San Michel pour
apporter bonheur et prospérité à la famille ! Il y a un petit plus qui
fera plaisir aux amateurs de vin : chaque recette est accompagnée d’une
proposition de vin !
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