« Le plongeur », le premier roman de Stéphane Larue a remporté cette année le Prix des libraires 2017 du Québec.
Paru aux éditions
Le Quartanier à Montréal en octobre
dernier, il nous plonge dans l’univers de la restauration, celui de La
Trattoria de l’avenue du Mont Royal, avec son héros Stéphane, un jeune homme à la dérive, joueur compulsif
et artiste en train d’engouffrer son talent dans le trou noir de son existence.
Le commentaire du jury est le suivant : « Grand roman d’apprentissage au cœur du Montréal nocturne, le plongeur
possède des qualités littéraires inégalées : un style hyperréaliste d’une
adresse singulière, une maîtrise intrinsèque de son sujet, un univers de
références et de codes qui sortent définitivement de l’ordinaire et une
connaissance du patrimoine littéraire, grande source d’influence. Un premier
roman des plus impressionnant où l’auteur démontre qu’il est en pleine
possession de ses moyens ».
Voici le
résumé du livre.
« Nous
sommes à Montréal au début de l’hiver 2002. Le narrateur n’a pas vingt ans. Il
aime Lovecraft, le métal, les comic books et la science-fiction. Étudiant en
graphisme, il dessine depuis toujours et veut devenir bédéiste et illustrateur.
Mais depuis des mois, il évite ses amis, ment, s’endette, aspiré dans une
spirale qui menace d’engouffrer sa vie entière : c’est un joueur. Il joue aux
loteries vidéo et tout son argent y passe. Il se retrouve à bout de ressources,
isolé, sans appartement.
C’est
à ce moment qu’il devient plongeur au restaurant La Trattoria, où il se liera
d’amitié avec Bébert, un cuisinier expérimenté, ogre infatigable au bagou de
rappeur, encore jeune mais déjà usé par l’alcool et le speed. Pendant un mois
et demi, ils enchaîneront ensemble les shifts de soir et les doubles, et Bébert
tiendra auprès du plongeur le rôle de mentor malgré lui et de flamboyant
Virgile de la nuit.
On
découvre ainsi le train survolté d’un restaurant à l’approche des fêtes et sa
galerie mouvante de personnages : propriétaire, chef, sous-chefs, cuisiniers,
serveurs, barmaids et busboys. Si certains d’entre eux semblent plus grands que
nature, tous sont dépeints au plus près des usages du métier, avec une rare
justesse. C’est en leur compagnie que le plongeur tente de juguler son
obsession pour les machines de vidéopoker, traversant les cercles d’une saison
chaotique rythmée par les rushs, les luttes de pouvoir et les décisions
néfastes.
Œuvre
de nuit qui brille des ors illusoires du jeu, Le plongeur
raconte un monde où chacun dépend des autres pour le meilleur et pour le pire.
Roman d’apprentissage et roman noir, poème sur l’addiction et chronique
saisissante d’une cuisine vue de l’intérieur, Le plongeur
est un magnifique coup d’envoi, à l’hyperréalisme documentaire, héritier du Joueur
de Dostoïevski, de L’homme au bras d’or
de Nelson Algren et du premier récit d’Orwell, celui d’un plongeur dans le
Paris des années vingt ».
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