Savez-vous que le chapeau de castor était très à la mode en
Europe au XVIIIème siècle, et que la fourrure était une pièce maîtresse dans l’élégance
de l’époque ?
Les nobles et les bourgeois se parent de martre, de lynx, de
renard ou de vison. Quant à la blanche hermine, elle était réservée à la
royauté. Cette passion pour la fourrure a créé un marché florissant qui a duré
plus de 250 ans entre les débuts du XVIIème et le milieu du XIXème siècle dans
les étendus sauvages et boisés de ce qu’on appelle aujourd’hui le Canada. Il a
permis la rencontre et le rapprochement de deux mondes dont tout oppose :
les Européens et les Autochtones.
C’est cette histoire extraordinaire de
trappeurs, de bourgeois, d’Amérindiens, en quête de ces précieuses fourrures que
vous raconte le
musée de la fourrure à Lachine. Il est installé dans un entrepôt construit
pas Alexandre Gordon en 1805, ex-commis de la Compagnie du Nord-Ouest,
compagnie leader de l’époque pour ce commerce lucratif. Vous êtes de suite
projeté dans la réalité de ce commerce dès votre entrée dans le musée. Les
fourrures des différents animaux en phase de finition attendent d’être
emballées.
Elles sont acheminées par des canots de maître en écorce de bouleau
de leur lieu de collecte jusqu’à l’entrepôt avant l’été. Des ballots jonchent
le sol prêt à prendre le bateau pour l’Europe.
Dans cet entrepôt, vous avez
tout le loisir de toucher toutes les fourrures, de comprendre leur processus de
préparation.
Des panneaux vous expliquent toute leur variété et leur origine
géographique. Est-ce que leurs viandes étaient consommées ?
Vue l’échelle
du commerce de l’époque, seule la peau
avec sa fourrure étaient convoitée, même si
le castor ou l’ours faisaient partie des viandes consommées par les
amérindiens. L’ouverture avec les occidentaux avait amélioré leurs conditions
de vie par l’apport de biens manufacturés, en perdant un peu leur âme.
Ils
étaient d’ailleurs payés en produits
manufacturés, en équivalence castor d’après les documents rédigés en 1765 par William
Johnson. Pour les trappeurs et les chasseurs de peaux, partir pour les « pays
d’en haut », là où la nature n’est pas encore civilisée est toute une
aventure au péril de leur vie. Au contact de l’Amérindien, ils ont appris à
survivre dans ce pays rude et étranger.
Employés par « les bourgeois »
(les écossais qui gèrent le commerce), ils sont appelés « mangeur de lard »
avec un avantage en nature quotidienne de 500g de maïs, pois ou fève, et 57
grammes de lard. Petite note d’humour. Ce sont les castors qui vous
accompagnent durant toute la visite en ne vous cachant rien de l’exploitation
de leur peau !
Si vous n’avez pas le temps de vous rendre à ce musée très
original, la
visite virtuelle est ici. Son cadre au bord du fleuve Saint Laurent est magnifique !
C’est juste 30 minutes de Montréal quand la circulation est fluide.
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