A une trentaine de kilomètres
au sud de Montréal, au pied des rapides du Richelieu, s’élève fièrement le fort Chambly qui a
joué un rôle défensif important au cours des conflits militaires survenus au 17ème
et 19 ème siècle.
Son histoire commence avec l’envoi par le roi Louis XIV d’un
régiment d’infanterie de Carignan-Salières pour pacifier ce territoire de la Nouvelle
France perturbé par la guerre dès 1665 avec les Iroquois. C’est le capitaine
Jacques de Chambly qui prit le commandement de ces soldats avec la construction
de ce lieu stratégique militaire. Ce lieu exceptionnel vous permet aujourd’hui
de découvrir tous les mystères de la fortification, les activités et la vie
quotidienne des soldats. Une équipe d’animateurs très dynamique est là pour
accompagner votre visite.
Pour vous mettre dans l’ambiance, vous pouvez revêtir
l’uniforme du soldat avant de visiter leur chambrée reconstituée avec la soupe,
qui mitonne lentement.
Les vestiges que vous pourrez admirer témoignent encore des
plus importants équipements culinaires des périodes françaises et britanniques
pour nourrir une armée: un four à pain et un potager. Il y a le potager planté
de légumes qui vous accueille dès l’entrée du fort, il y a aussi « le
potager » ancêtre de la cuisinière, un ouvrage en maçonnerie qui
permettait de cuire les aliments dans les chaudrons. Il y a encore les trace de
la grande boulangerie construite à l’extérieur du fort. Le pain était l’aliment
essentiel du fort. Chaque soldat en consommait 1,5 livres par jour. Sur une
population de 100 soldats, le boulanger devait produire 300 à 400 pains par
jour !
Les soldats de l’époque aimait déjà le pain grillé et croustillant
grâce au « grille pain à plateau tournant » qu’ils approchaient de la
cheminée. En Nouvelle France, le pain consommé étai t un « pain blanc »
fabriqué avec de la farine de froment épuré le plus possible du son. La
croyance était que ce « pain blanc » était plus nourrissant que le « pain
bis » fabriqué avec de la farine non épurée.
Les soldats étaient regroupés
par chambrée de sept personnes. Ils faisaient « chaudière » en mettant
et en cuissant en commun leur ration de nourriture quotidienne. Il n’y avait
pas de cuisiniers professionnels. Les repas étaient préparés par chaque
chambrée dans le foyer où la soupe de pois et de lard mijotaient chaque jour. En
plus du pain, ce sont les deux aliments phares des soldats de cette Nouvelle France.
Le pois donnait de l’énergie pour soutenir les dures journées de travail. Le
lard donnait le gras et la saveur. Lors des jours maigres, le lard était remplacé
par des herbes salés. La ration par jour et par soldat était de 4 onces de
pois, 4 onces de lard salé, 24 onces de pain. Par mois, 2,3 litres de mélasse,
une livrede beurre. La mélasse était utilisée pour fabriquer une bière d’épinette
(la petite bière). Le vin qui arrivait de France était cher, et réservé qu’aux
jours de fêtes. Les soldats amélioraient leurs menus grâce à la chasse et à la
pêche, avec les légumes qu’ils faisaient pousser. Les repas était pris en
commun par chaque chambrée. A l’époque, on mangeaient aussi selon son rang. La
dotation alimentaire et quotidienne des gradés et des officiers était plus
généreuse.
Pour s’assurer des réserves
de nourritures tout l’hiver, les colons cultivaient en grande quantité les
légumes et les fruits qui se conservent longtemps, comme les oignons, les
carottes, les navets, les pommes fruits. La citrouille, légume type des
premières nations a été très vite adoptée.
Ainsi, l’alimentation du fort varie selon les saisons autant que les
obligations religieuses. On appliquait les mêmes règles qu’en France. Les
livres de recettes de l’époque étaient divisés selon les saisons que selon les
familles de recettes.
C’est aussi l’histoire du
recrutement de ces soldats qui est aussi passionnante. Entre 1683 à 1755,
plus de 7800 soldats prenaient le navire
de Brest, de Rochefort, de la Rochelle pour rejoindre la Nouvelle France pour
un contrat de service de 6 ans renouvelables.
Les critères de recrutement
étaient simples : jeunes hommes en bonne santé, de constitution
robuste, ayant au moins 16 ans, mesurant au minimum 1,65 m pour s’adapter à la
taille du fusil ! Ce sont les « sergents racoleurs » qui se chargeaient
de ce travail, en se postant dans leur bel uniforme dans une taverne pour
séduire les jeunes gens en mal d’argent ou en quête de changement en leur
offrant à boire.
C’était une vraie tentation que de partir à l'aventure au
service du roi, de se couvrir d'or et d'argent dans les colonies pour ensuite
revenir fortuné dans son village et y raconter ses aventures exotiques ! Mais
certains ne survivaient pas à la traversée, emportés par les fièvres !
Ce
sont tous ces anecdotes de la vie des soldats de la Nouvelle France que vous
pouvez découvrir dans ce lieu exceptionnel !
Vous saurez ainsi comment les
soldats s’occupaient lors de leur temps libre et comment s’ils s’adaptaient à
leur nouvel environnement. Le fort de Chambly était ouvert à la population
locale et les soldats n’étaient pas coupés du monde ! Le cadre est
magnifique, avec des aires de pique-nique pour mieux encore profiter du lieu.
Pour préparer votre visite, cliquez-ici.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire