Nous connaissons l’histoire des « mères
lyonnaise ». Pourrons-nous parler aussi de « mères corréziennes »
pour Françoise Bleu et sa mère Monique tant elles le méritent ? En effet, tous
les locaux vous diront qu’on n’y mange comme nulle part ailleurs en Haute
Corrèze « Chez Françoise »
à Meymac, leur restaurant qu’elles tiennent depuis plus de trente ans. Vous
pourrez effectivement déguster les meilleurs produits du terroir, avec une
cuisine de cœur, généreuse et pleine de saveurs comme le filet de bœuf aux
cèpes, la tête de veau vinaigrette, les têtes de cèpes farcies, le foie gras
chaud aux pommes, la flognarde
corrézienne. Mes amis me murmurent à l’oreille
que c’était aussi le restaurant fréquenté assidument par les anciens présidents
Chirac et Hollande. Le président Chirac se régalait ici de sa tête de veau
préférée ; François Hollande de la farcidure corrézienne.
Dès mon arrivée
dans le restaurant, j’ai été charmé par cette maison rustique du XVIème siècle avec
un décor resté dans son jus. Je me suis
senti bien de suite dans ce décor de poutre et de vieille pierre !
Le menu
du diner était noté à la craie sur le tableau noir.
J’ai choisi en entrée le tourtou aux écrevisses. Appelé aussi
galetou, il s’agit d’une crêpe épaisse à base de sarrasin, une spécialité
locale. La crêpe était à la fois croustillante et moelleuse garnie d’écrevisse
avec une sauce délicieuse aux crustacées. En plat, un rôti de veau aux girolles. La viande était fondante avec un
excellent jus, des girolles poêlées savoureuses.
En accompagnement, des garnitures
corréziennes avec le millassou (c’est
une belle galette de pomme de terre
râpées avec de l’ail et du persil haché), la
farcidure (un gâteau de pomme de terre avec des blettes, poireaux, persil),
un gratiné de pomme de terre à la crème.
J’ai beaucoup apprécié la fraîcheur et les arômes du poivre sur le rôti de
veau, qui laissaient une belle longueur en bouche. Lorsqu’elle faisait le tour
des tables pour saluer les clients, j’ai demandé à la chef Françoise quelle
était l’origine de ce poivre. Elle m’a répondu qu’il s’agit d’un poivre
habituel, mais qu’elle réduit en poudre à la main dans un moulin à café pour
révéler les arômes.
Le plateau de fromage était magnifique. Je me suis jeté sur
le trappe (au milieu du plateau), un
délicieux fromage à la liqueur de noix fabriqué par les moniales de l’Abbaye d’Échourgnac
depuis 1868 ! Pour moi, c’est une belle découverte avec sa pâte à la fois
moelle et onctueuse.
Le dessert était composé d’une tarte à l’abricot, d’un sorbet
au cassis et d’un autre à la barbe à papa.
Une carte de vins
très riche est proposée pour accompagner votre repas. Vous avez de crus
prestigieux Bordelais comme le Haut Brion, Cheval Blanc, Pétrus… J’ai appris
que c’est à Meymac que Jean Gaye Bordax alias Barlet (petit tonneau) a inventé
un nouveau type de commerce et établi le métier de négociant en vins voyageur. Il
vendait les belles bouteilles bordelaises au Nord de la France et en Wallonie. L’appellation
de Meymac est devenue Meymac près de Bordeaux.
Les belles demeures avec les
solides murs en granit, les toits en ardoise, l’abbaye de Saint André qui date
du XIème siècle témoignent encore de ce commerce qui avait enrichi cette ville
et ses habitants.
Après votre repas, vous retrouvez ces belles bouteilles en
vente dans la boutique d’épicerie fine de Françoise ! Ce dîner chez
Françoise était comme une parenthèse enchantée où l’expression saveurs
régionales prend tout son sens ! L'accueil et le service était très chaleureux et un brin espiègle !
Pour rentrer, passez par le joli parc
régional des Millevaches !
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