Je revois encore cette scène avec
l’étonnement de ma voisine française lors d’un vol opéré par la compagnie Air
France entre Pékin et Paris. C’était le service du déjeuner. Pendant que nous
consommions notre plateau repas à la française dans l’ordre successif de
l’entrée, du plat, du fromage et du dessert, notre voisin chinois, situé juste
au rang d’en face, alternait joyeusement ses bouchées entre l’entrée, le plat,
le fromage et le dessert. Il avait à sa main droite la fourchette pour prendre
les morceaux dans les barquettes, et à sa main gauche le pain qu’il croquait
entre deux bouchées. Notre passager chinois avait projeté tout simplement son
mode de consommation sur un repas français ! Ainsi, en observant l’ordre
de consommer les mets d’un pays à l’autre, on constate qu’ils ne sont ni
naturels, ni universels. Ils sont le résultat d’une culture et évoluent dans le
temps. Devant le développement croissant des touristes chinois en France, les
restaurateurs, s’ils souhaitent capter l’attention et les papilles de ces
derniers, doivent saisir le sens culturel de ce que manger signifie pour un
Chinois.
Le repas chinois est basé sur un
équilibre nutritionnel entre un féculent de base appelé zhushi (nourriture principale) et des plats d’accompagnement
appelés fushi (nourriture
secondaire). C’est le zhushi, composé
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