mardi 21 mai 2024

Couleurs, saveurs, exotisme au bazar bé (le grand marché) de Tamatave


A chacun de mes voyages à Tamatave (Toamasina en version malgache), je réserve toujours ma première visite au marché de mon enfance, le bazar bé, le grand marché de la ville. Comme évoqué dans mon livre « Ma cuisine de Madagascar, recettes, saveurs et culture alimentaire au pays des lémuriens », je retrouve avec plaisir les produits de saison du pays, les commerçants dont nous sommes fidèles depuis deux générations, et surtout la certitude de rencontrer des amis, des connaissances ! 







En plus de sa fonction nourricière, ce marché bé est plus qu’un marché. C’est aussi un lieu de socialisation et de rencontre. Comme tous les marchés du monde, le bazar bé est organisé en quartiers de produits. Dans celui des viandes et volailles, ce sont toujours la viande de zébu, les saucisses, le poulet qui sont les plus prisés pour les repas du quotidien. Le canard est réservé pour les grandes occasions. 




Le rayon épicerie permet d’acheter la nourriture de base des malgaches, le riz (plus de 5 variétés dont le riz rouge d’une saveur incomparable), les légumineuses, les épices et les assaisonnements. 






Dans le quartier des légumes et des fruits, on retrouve les brèdes indispensables au romazava national (le bouillon clair). Pour la réussite de cette recette nationale, il faut un subtil mélange de brèdes entre le anamalao (feuilles piquantes), anamafaitra (saveur amer), anamamy (saveur douce). 




On y trouve aussi entre les légumes des crevettes séchées, du poissons séchés. Dès que j’aperçois des gros et beaux avocats tailles XXL, je m’empresse de les acheter. La chair est à la douce, suave et crémeuse, même dégustée nature. 








Venant de Paris, je me laisse toujours tenter par les produits aquatiques entre les poissons frais, les crevettes, les crabes et les langoustes ! Pour les amateurs de grenouilles, ils seront servis. Une chose est sûre, la fraicheur et la qualité des produits proposés par ce bazar bé sont d’une qualité exceptionnelle. Pour les touristes, la visite de ce marché est à la fois un enchantement et un étonnement pour les yeux et les papilles !



Soupe chinoise Mahatehotia, Tamatave


Si vous demandez aux habitants de Tamatave quelle est la meilleure soupe chinoise de la ville, la majorité vous répondra « Mahatehotia ». 


En quelques années, cette enseigne a détrôné les concurrents comme « Le Pacifique », et « Fortuna ». 



La soupe chinoise, c’est le rituel gourmand du matin. Elle se déguste de 8 à 11 heures du matin de préférence, seul ou accompagné. Certains s’y adonnent avant d’aller au bureau ou faire le marché. Derrière ce terme générique de « soupe chinoise » ; on peut y déguster des raviolis huntun (馄饨 raviolis farcis au porc), 



des demi-lunes (水饺 raviolis garnis de hachis de porc, enrichi de crevettes, de légumes parfumés), 



de soupe de riz à garniture simple ou spéciale (boulettes de porc, abats, fruits de mer, crevettes…),

de nouilles en bouillon ou sautées. Ces préparations sont à tremper dans une sauce de soja, avec une pointe de poivre moulue locale et de piment ! Pour avoir dégusté les préparations des concurrents, celles de Mahatehotia sont effectivement les meilleurs. La pâte de ses raviolis aux œufs est presque transparente à la cuisson, et la texture de la farce de porc est al dente. 




Avec sa façade de maison créole en bois, et une salle de restaurant dépouillée, c’est le point de rendez-vous des gourmets du matin. Il n’est pas nécessaire de vous communiquer l’adresse. En prononçant Mahatehotia, même les pousses-pousses sauront vous mener à bon port. Ce concept de « soupe chinoise » est bien ancré dans tout le pays Madagascar. Elle est même proposée dans des endroits isolés de l’île !


 

La fête des boulangers chez Score, Tamatave


La baguette française, inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité le 30 novembre 2022, fait partie du quotidien des malgaches. Nommée « mofo », il est surtout consommé dès le matin au petit-déjeuner, ou en en-cas en sandwich. 


C’est avec plaisir que je découvre que même à Madagascar à Tamatave, on fête la saint Honoré, le patron des meuniers, des boulangers et des pâtissiers. Dès l’entrée du supermarché Score, je découvre une belle exposition de pains, qui met en valeur le savoir-faire artisanal des boulangers malgaches. 


Pour changer du quotidien, ce sont des pains complets, des pains de campagnes, de pains aux sésames, des pains aux graines de pavot qui sont mis en valeur. Les pains sont joliment présentés et donnent envie. 



Pour plaire à la jeune génération, les miches de pains sont décorées avec des petits chiens, d’abeilles, de papillons et même de Mickey. Les pains créatifs sont aussi proposés en forme de couronne, de crocodile, de tortue et de bouquets de fleurs ! 


De quoi rappeler le faune du pays. Le supermarché Score a le sens du marketing, du bon beurre, de la bonne charcuterie, du fromage du pays sont positionnés à proximité des pains, ainsi que la bonne farine de qualité. 


Pour rentrer avec vos courses, il suffit de héler un pousse-pousse tous en attente devant le supermarché.

vendredi 3 mai 2024

La cuisinière des Kennedy : Andrée Imbert


« La cuisinière des Kennedy » de Valérie Paturaud nous raconte sous forme de biographie romancée le destin extraordinaire d’une petite orpheline française Andrée Imbert. Grâce à son talent pour la cuisine et un travail acharné, elle a travaillé pour les plus grands : les Berliet, les frères Lumière, Albert Camus, les Gallimard et les Kennedy ! C’est en 1955 qu’elle entra au service de Joe et Rose Kennedy, tombés sous le charme de sa cuisine traditionnelle française avec ses plats comme les daubes, les blanquettes, les gratins de fruits de mer et les criques de pommes de terre ardéchoises ! Elle travailla ensuite pour le fils Ted. Durant toutes ces années de service auprès du clan Kennedy, elle était témoin des histoires de la famille, mais aussi de la grande histoire lorsque que John Fitzgerald Kennedy fut élu président des Etats-Unis en 1961. Elle a tissé des liens indéfectibles avec les enfants Kennedy qui l’appelaient « mamie gâteau ». Lorsqu’elle prit sa retraite en 1974 et rejoint la Provence, elle garda des contacts avec les membres des clans qui lui rendirent visite en France. Sur sa tombe dans un cimetière du Vaucluse, on y voit toujours une couronne de fleurs avec ces mots tendres « To Andrée, with love and gratitude. The Kennedy Family ». Cette histoire savoureuse d’une femme qui a réellement existé, avec des photos privées et des recettes extraites de son carnet dans le livre, nous rappelle que le rayonnement de la cuisine française dans le monde n’est pas que l’œuvre des chefs médiatiques ! La fin du livre évoques quelques recettes cuisinées par Andrée Imbert comme le gâteau d'omelette, les farcis de tomates poivrons aubergines, les pâtes au pistou, le gratin de courges, la saucisse à l'ivrogne...

mercredi 1 mai 2024

China in seven banquets, a flavor full history de Thomas David Dubois


Thomas David Dubois est professeur au centre de recherche sur la culture populaire de l’université de Pékin. Dans ce livre “China in seven banquets, a flavor full history », il nous invite à découvrir l’évolution de l’histoire de la culture alimentaire chinoise sous le prisme de sept banquets à des époques différentes. Découvrez ici la présentation détaillée du livre.

La salle à manger du château d’Oiron avec sa collection de vaisselle signée Raoul Marek


En séjour au château de Saint Loup, si vous êtes amateurs d’art ancien et contemporain, rendez-visite au château d’Oiron qui est juste à environ 30 minutes en voiture. 






Edifié à partir du XVIème siècle, le château d’Oiron abrite la collection contemporaine « Curios et Mirabilia » conçue sur le thème du cabinet de curiosité en référence à la fabuleuse collection d’art de Claude Gouffier, grand écuyer d’Henry II. 







Dès la visite de la première grande salle, la salle d’armes, avec l’installation « Corps en morceaux » de Daniel Spoerri, le visiteur non averti est dérouté ! 








J’ai beaucoup apprécié la galerie du Grand Ecuyer du style de l’école de Fontainebleau longue de 55 mètres, composée de 12 scènes illustrant l’antique histoire de Troie et des épisodes de l’Enéide de Virgile. Les peintures sont juste magnifiques même si les couleurs s’estompent avec le temps. Les 1600 petits caissons qui composent le plafond sont d’une finesse absolue. 





Dans la salle à manger au rez de chaussé, on peut admirer une belle collection d’assiettes où sont identifiés par l’artiste Raoul Marek 150 oironnais. Le 30 juin de chaque année, ils sont conviés à un dîner présenté dans ce service de table ! Les personnes sont identifiées par leur profil tracé sur les assiettes, par leurs initiales gravées sur le verre et leurs lignes de main imprimées sur la serviette !