jeudi 23 décembre 2021

Mamahuhu 马马虎虎, la cuisine chinoise pop et décomplexée !


Pour les fans de cuisine chinoise sur Paris, les restaurants Panda Panda, Tiger Tiger, Dumpling Queen ne vous sont sûrement pas inconnus. Ces établissements célèbrent dans un cadre pop et décomplexé les cuisines de rue et des cantines de Hong Kong et Taiwan à prix doux. Les best-sellers sont les baos salés comme sucrés, les raviolis, les dim sum, les nouilles sautées au bœuf ou version végétarienne, le riz sauté, les aubergines à la sauce rouge, les thés, les bières. Des recettes simples, délicieuses, lisibles. Derrière cette réussite se trouve le tandem André Tan et Lucas Sauquet, qui a créé son groupe de restauration Mamahuhu en 2018. Mamahuhu qui s’écrit en chinois avec le double caractère de cheval et tigre 马马虎虎 signifie « comme-ci, comme-ça ». Comme tous les restaurateurs qui ont le vent en poupe, ils viennent de publier leur livre de cuisine avec leurs recettes icônes. Leur livre a pour ambition de démystifier la complexité de réalisation des cuisines chinoises, avec des recettes de cœurs, instinctives héritées de leurs familles ou glanées lors de leurs voyages en Asie.

 

samedi 18 décembre 2021

Poème persan et arts de la table iranien dès le 9ème siècle, musée du Louvre Paris

J’étais loin d’imaginer écouter déclamer de la poésie persane d’Abū-l-Qāsim Manṣūr ibn Ḥasan al-Ṭūṣī surnommé Ferdowsi (vers 940- vers 1020) en visitant le département des arts de l’Islam au musée du Louvre à Paris.


« Il nous faut à présent boire un vin capiteux, car le parfum des outres vient de hauts lieux,

L’air est plein de cris et la terre s’émeut, content celui qui boit et s’en trouve heureux,

Il a argent, pain, fruits à discrétion, il a assez de moyen pour égorger un mouton.

Quand à moi je n’ai rien de ces richesses, il faut qu’une main me donne ces largesses… ».


Ces vers qui datent du 11ème siècle nous rappellent que l’hédonisme de la table, les plaisirs des mets fins de mouton et des vins (malgré l’introduction de l’Islam) étaient bien présents en Iran ! 





Ces mets raffinés étaient nécessairement associés aux arts de la table. Le musée du Louvre expose une très belle collection de vaisselle ancienne iranienne dès le 9ème siècle. Même si nous avons peu de données sur l’ordre d’un repas et son service, la vaisselle de table, avec les assiettes, les gobelets, les verres, les couteaux, les cruches sont très proches de notre vaisselle actuelle. 




Je note le raffinement des formes et la beauté des décors des céramiques, leurs jeux de matières et de relief. 



Au détour d’une vitrine d’exposition, les formes de lotus de certaines pièces me rappellent le style chinois. Je découvre que des relations existent avec la Chine depuis le 12ème siècle avec l’importation de la porcelaine chinoise par la route de la soie. 




J’ai été ébloui aussi par de très belles pièces de verres d’Ispahan et de Shiraz qui rappellent aussi le style vénitien. Les sources historiques confirment qu’il est possible que des verriers vénitiens s’étaient installés en Iran dès la seconde moitié du 16ème siècle. 


Ainsi, lorsque le dialogue culturel et les échanges commerciaux sont rendus possibles entre les pays, les arts de la table de chaque pays ressortent toujours plus beaux et sophistiqués !