J’étais loin d’imaginer écouter déclamer de la poésie persane d’Abū-l-Qāsim Manṣūr ibn Ḥasan al-Ṭūṣī surnommé Ferdowsi (vers 940- vers 1020) en visitant le département des arts de l’Islam au musée du Louvre à Paris.
« Il nous faut à présent boire un vin capiteux, car le parfum des outres vient de hauts lieux,
L’air est plein de cris et la terre s’émeut, content celui qui boit et s’en trouve heureux,
Il a argent, pain, fruits à discrétion, il a assez de moyen pour égorger un mouton.
Quand à moi je n’ai rien de ces richesses, il faut qu’une main me donne ces largesses… ».
Ces vers qui datent du 11ème siècle nous rappellent que l’hédonisme de la table, les plaisirs des mets fins de mouton et des vins (malgré l’introduction de l’Islam) étaient bien présents en Iran !
Ces mets raffinés étaient nécessairement associés aux arts de la table. Le musée du Louvre expose une très belle collection de vaisselle ancienne iranienne dès le 9ème siècle. Même si nous avons peu de données sur l’ordre d’un repas et son service, la vaisselle de table, avec les assiettes, les gobelets, les verres, les couteaux, les cruches sont très proches de notre vaisselle actuelle.
Je note le raffinement des formes et la beauté des décors des céramiques, leurs jeux de matières et de relief.
Au détour d’une vitrine d’exposition, les formes de lotus de certaines pièces me rappellent le style chinois. Je découvre que des relations existent avec la Chine depuis le 12ème siècle avec l’importation de la porcelaine chinoise par la route de la soie.
J’ai été ébloui aussi par de très belles pièces de verres d’Ispahan et de Shiraz qui rappellent aussi le style vénitien. Les sources historiques confirment qu’il est possible que des verriers vénitiens s’étaient installés en Iran dès la seconde moitié du 16ème siècle.
Ainsi, lorsque le dialogue culturel et les échanges commerciaux sont rendus possibles entre les pays, les arts de la table de chaque pays ressortent toujours plus beaux et sophistiqués !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire