« Wallis
et Futuna sont loin de la France par la distance, mais proches de la France par
le cœur ! » a lancé le ministre de la Justice coutumier de ce territoire
d'outre-mer, Mikaele Tauhavili ! La visite du président français François Hollande le 22 février 2016
est historique. Depuis 37 ans, aucun chef d’Etat n’avait effectué de visite
officielle dans de ce territoire français perdu dans le Pacifique. A l’heure où
il n’existe plus de roi en métropole, Wallis et Futuna est le dernier
territoire de la République découpé en trois royaumes (Uvea
sur Wallis, Alo et Sigave sur Futuna).
Ainsi, ce sont de cartes postales riches
en couleurs que nous avons reçu de cette première étape de la visite
présidentielle : de jeunes enfants qui entonnent la Marseillaise dans une
tenue traditionnelle de fibre de coco ocre, de jolis colliers de fleurs
offertes à la délégation officielle, la cour en tenue traditionnelle, avec des
guerriers vêtues de pagnes en fibres de coco ornés de motifs géométriques, avec
des lances d’apparat. Reçu par la chefferie du royaume d’Uvéa, le chef de l’Etat
a assisté, assis sous l’auvent du palais royal, à la cérémonie d’accueil officiel du kava.
Préparé sous les yeux de l’assistance, le kava est un breuvage sacré à base de racines et de branches de
poivrier broyées, diluées et malaxées. Offert au président dans une coupe
taillée dans une noix de coco, c’est la boisson des rituels sociaux et des
personnages de haut rang à la saveur de terre saumâtre et aux effets
anesthésiants.
Autre rituel incontournable de l’île, la cérémonie des cochons appelée « katoaga », coutume centrale de
toutes les fêtes traditionnelles. Nous voyons lors de la cérémonie de gros
cochons, mi- cuits, exposés pattes en l’air. Le plus gros et le plus beau était
bien sûre offert au président lors des échanges de cadeaux. Le cochon est la
viande des fêtes, cuit au four traditionnel appelé le « umu ». Il s’agit
d’un four creusé dans la terre, avec des pierres de lave, chauffé avec du bois
et des fibres de coco. Dès que les pierres sont chaudes, on dépose dessus un
tapis de tiges de cocotiers, avant de disposer dessus les cochons emballés dans
des feuilles de cocotier tressés, avec les légumes. Les préparations sont
recouvertes de feuilles de bananiers, ensevelies sous des mottes de terre. C’est
le principe de la cuisson en papillote grandeur nature. Cette cuisson reste
très naturelle et fait la part belle à l’union du minéral, du végétal et de l’animal.
Parmi les légumes qui accompagnent le cochon, il y a du manioc, le fruit de l’arbre
à pain, le taro ! Mais le président n’avait pas eu le loisir de goûter à
ce cochon cuit à l’étouffé, à la saveur légèrement fumée. Par contre, ces
jolies cartes postales, ces couleurs, ces saveurs me donnent envie aussi d’aller
un jour à Wallis et Futuna !
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